Hyper réservé sur le sort d’Ali Bongo Ondimba, l’ancien président gabonais (2009-2023), Brice Clotaire Oligui Nguéma a tenu pour la première fois des propos très durs contre son prédécesseur qu’il a toujours « couvert » après lui avoir arraché le pouvoir au terme du coup d’Etat du 30 août 2023.
« Cher Emmanuel, mon gouvernement a hérité d’une dette abyssale, fruit d’une gestion irresponsable et opaque. Tout cela orchestré par Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et son fils Noureddin », a notamment cogné le président Brice Clotaire Oligui Nguéma dans une conférence de presse conjointe avec son homologue français, Emmanuel Macron, dans le palais présidentiel de Libreville.
Dans son offensive, Oligui Nguéma a ajouté que les 3 personnages sont « aujourd’hui en fuite à Londres ».
Le tombeur d’Ali Bongo a rappelé à son hôte que les Bongo refusent de se présenter devant la justice gabonaise.
« Nous comptons sur la coopération judiciaire entre nos deux Etats pour que les décisions de justice soient exécutées et que les avoirs détournés soient restitués au peuple gabonais », a-t-il insisté.
L’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin ont refusé de se présenter devant la justice gabonaise qui les a condamnés le 12 novembre dernier à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics.
Ils ont également été condamnés à 100 millions de francs CFA d’amende (environ 152.000 euros). Au titre du préjudice financier subi par l’Etat gabonais constitué partie civile, la justice a aussi condamné Noureddin Bongo à payer plus de 1.201 milliards de francs CFA (1,83 milliard d’euros). Sylvia et Noureddin Bongo devront aussi payer ensemble 1.000 milliards de francs CFA (1,52 milliard d’euros) à l’État gabonais au titre de préjudice moral.
Reste à savoir si la France sera bienveillante sur la demande de Libreville.
Camille Boussoughou
