Programmes scolaires : Vers l’apprentissage des langues nationales

La ministre de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, a présidé – avant sa démission – une réunion du Comité technique chargé du programme d’introduction des langues nationales au sein du système éducatif gabonais. Cette rencontre axée sur le renforcement des compétences et la valorisation du patrimoine linguistique national a été marquée par l’installation officielle du Comité exécutif en charge de ce projet et la présentation de l’arrêté gouvernemental qui encadre cette initiative.

Les langues nationales seront progressivement enseignées et intégrées dans les programmes officiels, avec pour objectif de renforcer la cohésion sociale et de valoriser le patrimoine culturel gabonais, a affirmé l’ancienne ministre en charge de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume-Leclercq, qui a rappelé la portée symbolique et stratégique de cette initiative.

« Cette initiative consacre l’engagement inébranlable du gouvernement à consolider la cohésion nationale par la valorisation de nos langues, pilier de notre identité. C’est le moteur de notre vision stratégique pour un système éducatif inclusif et un rayonnement culturel accru », a-t-elle fait savoir.

Dans cette perspective, le plan d’action 2025-2026 prévoit la mise en œuvre d’un chronogramme d’activités dans l’ensemble des bassins pédagogiques. Ce programme constitue une étape importante dans le processus d’intégration des langues nationales dans les programmes scolaires.

« L’engagement du Gabon, formalisé par la lettre de manifestation d’intérêt, traduit notre volonté d’aligner notre système éducatif sur des standards de qualité, en intégrant une approche pluridisciplinaire et interculturelle » a déclaré Joachim Ondjila, Président du Comité exécutif du projet.

Plusieurs pays africains ont amorcé depuis plusieurs années l’intégration progressive des langues nationales dans les programmes scolaires, afin de favoriser une meilleure appropriation des apprentissages, renforcer la cohésion sociale et préserver les identités culturelles.

Au Gabon, cette démarche s’inscrit dans une volonté politique de réforme éducative visant à adapter l’école aux réalités socioculturelles du pays et à améliorer la qualité de l’enseignement, dans un contexte où des défis persistent malgré un taux d’alphabétisation élevé.

« Malgré un taux d’alphabétisation élevé, plusieurs défis persistent, notamment l’abandon scolaire, les disparités régionales, l’insuffisance dans la formation des enseignants et l’absence d’intégration des langues nationales dans l’enseignement. Une mission exploratoire menée en mars 2025 a permis d’établir un diagnostic partagé », a mentionné Dr Sabrina Kaba, Expert de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Au-delà de la réappropriation et la valorisation des langues locales, les échanges ont également porté sur la préservation des cultures ancestrales, la promotion du patriotisme et la mise en place de stratégies de lutte contre les violences en milieux scolaires.

Elliott Ana Merveille et Roberte Adé

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