Cour criminelle spéciale : Sylvia et Nourredin Bongo dénoncent un « procès injuste »

Jugés par contumace et condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, assorties de lourdes amendes financières, d’ordonnances de saisie de biens et de deux mandats d’arrêt, mardi 12 novembre 2025, Sylvia et Nourredin Bongo Valentin ont, dans un communiqué officiel publié ce jeudi, contestent la décision rendue et dénoncent plusieurs « irrégularités » dans la procédure. Pour autant, l’épouse et le fils aîné d’Ali Bongo Ondimba, affirment leur « respect pour la justice gabonaise », lit-on.

Sylvia et Nourredin Bongo Valentin rejettent toute implication dans les faits qui leur sont reprochés. L’ancienne Première Dame rappelle qu’elle « n’a jamais exercé de fonction au sein de l’État », tandis que Noureddin Bongo Valentin précise qu’en tant qu’ancien Coordinateur des affaires présidentielles, il « ne gérait aucun budget ». Les deux dénoncent aussi les amendes jugées « irréalistes » et affirment que plusieurs biens mentionnés dans le jugement « ne leur appartiennent pas ».

Pour Sylvia et son fils, le procès s’est déroulé dans des conditions jugées « contraires au droit à la défense ». Ils affirment n’avoir jamais pu rencontrer librement leurs avocats durant près de deux ans, que ce soit à la prison centrale de Libreville ou dans le lieu de détention situé, selon eux, au sous-sol de la présidence de la République gabonaise. Ils estiment que cette situation a empêché un procès juste et équitable.

Ils annoncent par conséquent leur intention de porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et la Cour africaine des droits de l’Homme (CADH), estimant que leur condamnation est le résultat d’une « instrumentalisation politique de la justice ».

L’épouse et le fils de l’ancien président déchu demandent par ailleurs que l’intégralité du dossier judiciaire, composé de 2188 pages, soit rendu public pour que les gabonais « puissent se faire leur propre opinion ». Dans l’attente, Sylvia et Nourredin Bongo Valentin affirment vouloir « poursuivre la bataille sur le terrain du droit », convaincus que « la vérité finira par triompher », concluent-ils.

M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo

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