L’ancien tout puissant Directeur adjoint de Cabinet du chef de l’Etat déchu, Ali Bongo Ondimba, Ali Mohamed Saliou, fils Océni, qui a brillé par son absence à l’ouverture du procès de l’Etat gabonais contre Sylvia et Nourredin Bongo, a, comparu ce mercredi 12 novembre 2025 à la barre de la Cour criminelle spécialisée de Libreville.
Une folle rumeur donnait Saliou Ali Mohamed Saliou en liberté provisoire au Bénin. La constatation de son absence le 10 novembre dernier, jour de ouvrant le procès, a amplifié ladite rumeur dans l’opinion et sur la toile.
Le Procureur général, Dr Eddy Minang, avait garanti que le prévenu était bel est bien à la prison centrale de Libreville et qu’il était absent en raison d’un malaise la veille du procès.« Sa comparution certaine lors des prochaines audiences ne devait souffrir d’aucun doute », avait-il rassuré.

Comme Nourredin Bongo Valentin, Ali Mohamed Saliou est poursuivi pour des faits de « détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation de titres et de fonctions, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs ».

Les dix prévenus à la barre de la Cour criminelle spécialisée du procès de l’Etat contre Sylvia et Nourredin Bongo le 12 novembre à Libreville © Gabonactu.com
Nommé aux fonctions de Directeur de cabinet adjoint de la Présidence de la République en 2019 après l’AVC d’Ali Bongo, Ali Mohamed Saliou, s’illustrait comme l’une des personnalités les plus influentes du pays.
Selon la clameur populaire, il donnait des ordres même aux ministres et autres personnalités haut-rang du pays. Certains allant jusqu’à alléguer qu’il étai le principal ordonnateur des crédits de l’Etat. Aucune grosse transaction financière ne pouvait se faire sans son accord, a-t-on appris.
Dans le boxe des accusés
Outre Ali Mohamed Saliou, les neuf autres prévenus interpelés dans la foulée du coup d’Etat du 30 août 2023, ont également comparu à la barre de la Cour criminelle spécialisée. Il s’agit notamment de Ian Ghislain Ngoulou, Abdoul Océni Ossa, Jessye Ella Ekogha, Cyriaque Mvourandjami, Steeve Nzégho Diécko, Jordan Camuset, Gisèle Yolande Mombo, Kim Oun et Gabin Otha Ndoumba.
Ces derniers constituaient ce que l’opinion appelait trivialement la « Young Team » ou la « bande des collégiens du bord de Mer ». Avec l’ex Première Dame, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Nourredin Bongo Valentin, la justice les accuse d’avoir « pillé et mis à sac le pays ».
Le procès tenu en disjonction (séparé) dont la première phase a démarré le 10 et 11 novembre dernier, a déjà condamné Sylvia et Nourredin Bongo à 20 ans de réclusion criminelle, assorti de 100 millions d’amende.
La justice a ordonné, l’émission de deux mandants d’arrêt à l’encontre de l’épouse et du fils ainé d’Ali Bongo Ondimba, la confiscation de tous leurs biens et les a condamnés et payer plus de 2 000 milliards de Francs CFA à l’Etat au titre de préjudice.
Camille Boussoughou