Sylvia et Nourredin Bongo : 20 ans de réclusion criminelle et 2 mandats d’arrêt

Sylvia et Nourredin Bongo Valentin ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une amende de 100 millions de Francs CFA. La Cour criminelle spécialisée qui a prononcé cette sentence, a dans le même temps ordonné l’émission de deux mandats d’arrêt à l’encontre du fils aîné et de l’épouse d’Ali Bongo Ondimba qui ont snobé le procès.  

L’absence de Sylvia et Nourredin aux audiences de la Cour criminelle spéciale, tenues sur 48 heures, est considérée par le ministère public, en l’occurrence le Procureur général, Dr Eddy Minang, comme un « mépris de la justice gabonaise ».

Ce procès, sans doute le plus retentissant de l’histoire du Gabon, semble avoir dévoilé, en l’absence des prévenus et de la défense, les rouages d’un système d’enrichissement privé au sommet de l’État : sociétés-écrans, revenus pétroliers occultes, dépenses fastueuses, bijoux, œuvres d’art, villas à l’étranger, selon des témoignages à charges des proches de l’ex Première Dame et de son fils, convoqués à la barre.

« C’est un braquage de la République », a résumé durant son réquisitoire le Procureur général, fustigeant la « captation méthodique des ressources publiques à des fins personnelles », a-t-il martelé.

Verdict et témoignages accablants

Les témoins dont Kim Oum, gérant de plusieurs sociétés écrans de Sylvia Bongo, ont notamment affirmé à la barre que Sylvia Bongo dépensait plus de 2 milliards de francs CFA par mois.  Les deux jets privés dont disposent l’épouse et le fils aîné de l’ex-chef de l’Etat déchu, Ali Bongo Ondimba, auraient été acquis avec l’argent du contribuable, à coup des milliards, souvent loués à l’Etat gabonais aux frais de  »la princesse » pour des déplacements de plaisance de la famille présidentielle, a-t-on appris.   

Avant de rendre la sentence, le président de la Cour criminelle spécialisée, Jean Mexant Essa Assoumou, a, estimé que ces « crimes sont d’une ampleur inédite commis au cœur même de l’État ».

En liberté provisoire, depuis mai 2025, – »officiellement » pour raisons médicales- après 20 mois de prison ferme à la prison centrale de Libreville, Sylvia Bongo Ondimba Valentin et son fils Nourredin Bongo Valentin, qui vivent à Londres, ont été reconnus coupables de détournement massif de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de titres et corruption.

Outre la prison et les amendes, tous les biens identifiés du duo ont été confisqués au profit de l’État, y compris plus de 1 201 milliards de Francs CFA détournés, selon le verdict.

Camille Boussoughou

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