Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin condamnés à 20 ans de prison pour détournement de biens publics

Jean Mexant Essa Assoumou, président de la Cour criminelle spécialisée © Gabonactu.com

L’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo et son fils Noureddin Bongo Valentin ont été condamnés mardi à une peine de 20 ans de prison pour détournement de biens publics par la cour criminelle spécialisée qui les a jugés par contumace lors d’un procès ouvert la veille.

Sylvia Bongo Ondimba est coupable de « recel et de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et d’instigation au faux », selon la décision lue par le président de la cour criminelle spéciale, Jean Mexant Essa Assoumou.

Noureddin Bongo Valentin pour sa part est reconnu coupable de « détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation des titres et de fonction, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs ».

Le fils d’Ali Bongo est par ailleurs condamné à payer à l’Etat gabonais 1 201 milliards de francs CFA. Il occupait les fonctions de coordinateur général des affaires présidentielles. Il avait été relevé de ces fonctions et renvoyé à son administration d’origine. Cependant dans les faits, il continuait à donner des ordres au nom de son père victime d’un AVC en octobre 2018.

La justice a condamné l’épouse et le fils d’Ali Bongo également à verser 100 millions de FCFA d’amande à l’Etat.

Dans son réquisitoire le procureur général près la cour d’appel de Libreville, Eddy Minang avait également requis la confiscation au profit de l’État de tous leurs avoirs : comptes bancaires, hôtels particuliers, actifs pétroliers et miniers et plus d’une cinquantaine d’entreprises… ainsi que le remboursement à l’État de 4,4 milliards de francs CFA.

Le procureur a durant le procès partagé des images des jets privés acquis, selon lui, par de l’argent blanchi ; listé des propriétés foncières dont leur hôtel particulier londonien ou leur palais de Marrakech. Selon lui, Sylvia et Noureddin Bongo Valentin « ont régné sans partage, et tente de se faire passer comme des victimes du système qu’ils ont façonné ».

Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin ont boudé ce procès estimant qu’il est organisé par une justice aux ordres. Ce qui explique leur jugement par contumace.

Jouissant de la nationalité française, ils ont à leur tour déposé en France une plainte contre le Gabon pour torture et violation des droits de l’homme. L’ancienne première dame et son fils avaient été arrêtés après le coup d’Etat du 30 août 2023 et jetés en prison où ils ont passé 20 mois de détention préventive. Ils ont été libérés le 14 mai 2025 et vivent en exile à Londres en Angleterre.

Le Gabon assumera ses responsabilités a récemment répondu le porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Nzame Nze Biyoghe à un journaliste qui lui demandait si l’Etat gabonais se présentera à ce procès en France.

Carl Nsitou

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