Le ministre de la Communication et des Médias, Paul Marie Gondjout, a entamé mardi, des concertations avec les responsables et les partenaires sociaux de La Poste SA pour faire le point sur la situation plus qu’alarmante de l’entreprise où les personnels accusent quatre (04) mois d’arriérés. Il en ressort un constat préoccupant une structure financièrement asphyxiée, un outil de travail obsolète, des dettes colossales, des créances en souffrance et des services à l’arrêt ou sous-exploités.

Les chiffres révélés sont édifiants : plus de 3,5 milliards de Francs CFA de décaissements pour à peine 376 millions d’encaissements, un solde de trésorerie limité à 166 millions de Francs CFA, des créances estimées à plus de 4,4 milliards et une dette globale avoisinant 4,8 milliards.
Près de 69 % des dépenses sont absorbées par la masse salariale, réduisant fortement les capacités de réinvestissement et de réorganisation.

La masse salariale absorbe près de 69 % des dépenses, laissant très peu de marge pour investir ou se réorganiser. Pendant ce temps, l’imprimerie reste totalement à l’arrêt, le Data Center n’héberge qu’un seul client et plusieurs biens immobiliers sont introuvables ou mal documentés.
Face à cette situation critique, le ministre a exigé un audit global, une transparence dans la gestion et des propositions concrètes pour relancer l’activité. Il a également insisté sur la nécessité d’un climat social apaisé pour mener à bien cette transformation.
Parmi les pistes évoquées figurent la réduction encadrée de la masse salariale, le recouvrement des créances, la valorisation du Data Center et de la licence Internet, la relance de l’imprimerie ainsi qu’un inventaire complet du patrimoine immobilier de l’entreprise.
La Poste SA peut encore redevenir un acteur fort du service public, croient savoir les acteurs et parties prenantes. Mais cela passe par des décisions courageuses, une gouvernance rigoureuse et une mobilisation de tous les leviers disponibles. Le gouvernement est clair l’heure n’est plus aux constats, mais à l’action, apprend-on.
Féeodora Madiba et Darène Mabelle Ayingone