À Lékoni-Lékori, le climat politique demeure très tendu et suspendu à la décision des hautes juridictions du pays. Deux recours ont été déposés à la Cour Constitutionnelle et au Tribunal Administratif à la suite des élections législatives et locales du 27 septembre dernier, annulées à la Commune d’Akieni et au 1er siège par le Ministre de l’Intérieur, suscitant de vives réactions au sein des électorats concernés.
D’après le code électoral, le Ministre de l’intérieur n’aurait pas qualité a décidé de l’annulation d’une élection. De plus, invoquant des supposés « graves incidents », ce dernier semble avoir été induit en erreur par une requête, dit-on, illégale et irrégulière faite sous forme de demande d’annulation du scrutin par un candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB, au pouvoir) ayant lui-même, aurait été battu dans son fief. Une situation que les populations du cru qualifient de hold-up électoral.
« Un candidat d’un siège spécifique peut-il faire annuler une élection sur un autre siège ? », s’interroge avec étonnement un cadre de la contrée. Les recours introduits, notamment par les candidats du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti au pouvoir) qui contestent les motifs et la régularité des annulations, sont actuellement en cours d’examen. La population de ce département du Haut-Ogooué, réputé pour sa vitalité politique, attend avec sérénité mais vigilance le verdict final des institutions habilitées.

Des contestations aux fondements juridiques débattus
Selon les requérants, les décisions d’annulation prises par l’autorité administrative ne reposeraient sur aucune irrégularité observée le jour du scrutin. Les procès-verbaux, signés par les scrutateurs de toutes les tendances politiques, attesteraient d’un déroulement paisible des opérations électorales.
Les élections au 1er siège et à la Commune ont été validées par la CNOCER et l’ACER et les résultats rendus publics et affichés à la Commission départementale sans qu’aucun PV n’ait fait mention d’irrégularités. Les plaignants invoquent notamment les articles 160, 187 et 353 du Code électoral, qui confèrent à la Cour Constitutionnelle la compétence exclusive pour statuer sur la validité ou l’annulation des élections législatives.
En face, les représentants de l’administration soutiennent que les mesures prises visaient à préserver la transparence et la crédibilité du processus, en attendant la clarification des faits par les juridictions compétentes.
Appels au calme et à la responsabilité
Dans un contexte où la passion politique pourrait facilement enflammer les esprits, les populations de Lékoni-Lékori sont invitées à faire confiance à la justice, seule habilitée à trancher en dernier ressort les contentieux électoraux, conformément aux lois de la République.
« Nous devons montrer que notre démocratie est suffisamment mûre pour résoudre les différends dans le respect des institutions et sans recours à la violence », a déclaré un notable local lors d’une récente prise de parole.
Une décision attendue avec espoir mais qui a le potentiel de diviser le département
La Cour Constitutionnelle et le Tribunal Administratif devraient rendre leurs décisions dans les prochains jours. Ces verdicts sont très attendus, tant pour leurs implications politiques locales que pour la crédibilité du processus électoral national.
Quel que soit le dénouement, les habitants de Lékoni-Lékori espèrent que la vérité des urnes sera rétablie dans un esprit d’équité, de paix et de cohésion nationale. Une reprise totale de l’élection aurait, selon certaines indiscrétions, le potentiel de créer un climat délétère qui n’augurerait pas de bons lendemains dans cette localité connue pour sa tranquillité.
Antoine Relaxe