La colère est montée d’un cran dans les rangs des agents de Gabon Télécom qui ont, au terme d’une assemblée générale tenue ce jeudi, haussé le ton pour exprimer leur inquiétude face au non-versement des dividendes annuels dus depuis juillet dernier. Une situation inédite qui, selon les salariés, impacte fortement leur moral, leur pouvoir d’achat et les performances de l’entreprise.
Chaque année, en juillet, depuis 2015, les employés de Gabon Télécom ont coutume de percevoir leur part des dividendes, issue de l’accord signé entre l’État et l’entreprise, dans le cadre de la cession de 5 % des actions au bénéfice du personnel. Cette pratique bien établie est devenue une source essentielle de revenus pour les salariés, parce qu’intervenant dans un contexte des préparatifs de la rentrée scolaire.
Or depuis 2025, les bonnes habitudes ont été changées. Selon Brice Darius Mbélé, Secrétaire général du syndicat des personnels de Gabon Télécom, une nouvelle décision gouvernementale impose désormais que l’ensemble des recettes transite d’abord par le Trésor public avant d’être reversé aux ayants droit.
Cette dernière pratique, mise en place sans précisions de délai, retarde considérablement le paiement. « Ce 19 septembre, nous n’avons toujours rien perçu. C’est une situation exceptionnelle, jamais vécue en dix ans », a-t-il déploré.
Pour les employés, les conséquences sont lourdes. « Ces revenus servent généralement à préparer la rentrée scolaire, qui est coûteuse. Aujourd’hui, nos prévisions sont totalement chamboulées. Cela crée un manque à gagner énorme et une réelle démobilisation sur le terrain », fustige Brice Darius Mbélé, qui estime que cette situation impactera inévitablement les résultats de l’entreprise si elle perdure.
Alors que le délai légal pour le versement des dividendes expire le 30 septembre, les employés de Gabon Télécom appellent le gouvernement à respecter ses engagements. Mbélé Brice Darius Mbélé, il en va non seulement du bien-être du personnel, mais aussi de la stabilité et de la performance de l’entreprise.
Bétines Makosso et Darène Mabelle Ayingone
