Le Syndicat national des travailleurs de l’AGASA (SYNATA), a, annoncé le 16 septembre 2025, une grève générale illimitée pour violation flagrante par la Direction générale du protocole d’accord signé sous l’autorité du ministère du Ministère de l’Agriculture, tutelle.
La grève met ainsi fin à un mois de trêve sociale qui était consacrée aux négociations paritaires entre les parties. En effet, le 28 juillet 2025, un protocole d’accord avait été paraphé entre le SYNATA et la Direction Générale de l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA), sous la supervision du Ministère de l’Agriculture. Ce texte prévoyait la suspension du préavis de grève et l’examen serein des revendications.
« Depuis l’entrée en vigueur du protocole, la Direction Générale n’a cessé de le transgresser »,a fustigé Ken Léonce Mambou Baya, Secrétaire général du SYNATA.

Parmi les griefs listés, figurent la signature de nouveaux contrats de travail, la création d’organes internes contestés, ainsi que la fameuse note de service n°001111/MAEDR/SG/DG-AGASA du 15 septembre 2025, qualifiée de « violation flagrante du procès-verbal de négociations ».
Entre droit et défiance institutionnelle
Juridiquement, le Code du travail gabonais prévoit que « toute mesure prise en période de suspension d’un préavis de grève et susceptible d’aggraver le conflit est nulle de plein droit ». En ce sens, le SYNATA dénonce des actes « contraires aux lois et règlements en vigueur » et parle de « pratiques arbitraires et népotistes » sapant la mission régalienne de l’AGASA.
Pour Ken Léonce Mambou Baya, « il n’est plus question de laisser prospérer le clientélisme et la création de postes sur mesure dans une institution publique de la 5e République ».
Mobilisation des agents et bras de fer annoncé
Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le 16 juillet dernier, les travailleurs avaient déjà mandaté leur bureau exécutif à déposer un nouveau préavis de grève si les engagements n’étaient pas respectés. C’est désormais chose faite. Le SYNATA appelle « l’ensemble des camarades et agents à se tenir mobilisés » jusqu’à ce que les recommandations du comité paritaire soient appliquées à la lettre. De son côté, la Direction Générale de l’AGASA n’a pas encore officiellement réagi à cette escalade.
Créée en 2011, l’AGASA a pour mission de garantir la sécurité alimentaire nationale aux travers des contrôles de la qualité des produits vendus sur le marché. Ces nouvelles tensions pourraient engendrer à nouveau les dysfonctionnements dans la chaîne.
Antoine Relaxe et Warren Nkili Akieme