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Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La presse gabonaise a été l’une des principales victimes de la crise post-électorale qui a secouée le Gabon.
Les malheurs de la presse gabonaise ont commencé le 31 août juste après la publication des résultats de l’élection présidentielle donnant vainqueur le président sortant Ali Bongo Ondimba. La foule en colère a effectué une descente sur le boulevard Triomphal où après s’être attaquée à l’Assemblée nationale, elle s’est chargée d’éteindre Radio Gabon et Gabon Télévision.
La gendarmerie a fort heureusement stoppé le pire à la Maison de la Radio. Cependant, le personnel apeuré est rentré à la maison pour ne plus revenir. La Maison de la Radio est donc devenue un village fantôme où seules les automates ont assuré la diffusion des programmes que personne n’attendait ni ne souhaitait regarder ou écouter par ces temps de crise.
Les émeutiers ont également neutralisé un autre média. Le quotidien pro-gouvernemental L’Union. Vitres fracassées, certains bureaux vandalisés … Le quotidien ne pouvait plus assurer ses parutions pour des raisons de sécurité. Depuis le premier jusqu’à ce 5 septembre, L’union manque à l’appel.
Le pire est arrivé aux chaînes de télévision privées TV+ et la Radio télévision Nazareth (RTN). Dans cette nuit du 31 août au 1er septembre, leurs locaux ont été sauvagement saccagés par des hommes en armes jusqu’à ce jour non encore identifiés. Ces deux médias qui tirent par le haut l’audimat des télévisions locales sont désormais des coquilles vides. Le personnel expédié au chômage.
Deux chaînes de télévision seulement étaient en mesure d’émettre sans difficulté. Gabon 24 (service public) et TéléAfrica (média privé proche du pouvoir).
La presse papier n’a pas aussi pu paraître. L’imprimerie Multipresse, éditrice du quotidien L’union a cessé de fonctionner durant la période.
La presse en ligne, très active et concurrentielle est aussi demeurée inactive. La rupture de la fourniture d’Internet a paralysé toutes les rédactions des médias en ligne. Le retour progressive de la connexion Internet est donc la meilleure chose qui soit arrivée à la presse en ligne ces derniers jours.
A cause de toutes ces difficultés les journalistes gabonais ont vécu ces moments en simples spectateurs. Laissant le terrain libre aux envoyés spéciaux des médias étrangers arrivés dans la capitale avec des moyens appropriés pour contourner la coupure d’internet.
Antoine Relaxe