Les étudiants de l’École Nationale d’Art et de Manufacture (ENAM) ont laissé éclater leur colère mardi en barricadant brièvement la route nationale N°1, l’unique porte d’entrée et de sortie de la capitale, pour dénoncer le non-paiement de leurs bourses depuis 7 mois.
Les tensions étaient palpables ce mardi matin devant l’établissement de l’ENAM, sis au PK12 dans le 5e arrondissement de Libreville.
Démarré dans l’enceinte de l’établissement, le mouvement a rapidement débordé sur la voie publique où les étudiants échaudés ont érigé des barricades et produit un vacarme en tapant sur tout objet pouvoir provoquer une nuisance sonore.
La police est rapidement intervenue pour rétablir la circulation. Elle a fait usage des gaz lacrymogènes pour disperser les grévistes déterminés à se faire entendre par les autorités.
« Après un semestre en un mois et demi (…) On n’a rien reçu alors que notre matériel didactique pour mieux apprendre coûte excessivement cher, c’est une école d’art », s’est désolé un étudiant s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le vase a débordé parce que l’administration n’a pas donné des informations fiables sur le paiement de ces bourses, ont soutenu les grévistes.
« Ils nous ont brutalisés comme si on était des criminels. Ce n’est pas normal. Le Gabon, c’est aussi notre pays », s’est indignée une étudiante.
Située au PK12 à Libreville, l’ENAM a été créée en 1982 par l’ancien président Omar Bongo, dans le but de mettre un accent particulier sur l’art et la culture. Il s’agit d’une école de formation à multiples sections à savoir : arts plastiques, arts dramatiques, sculptures, poteries, arts graphiques, etc. Depuis quelques années, l’établissement connait des difficultés de fonctionnement par manque de budget.
Nkili Akieme
