Magistrats et huissiers de justice étaient réunis, dans le cadre d’un atelier de 24 heures, mercredi, pour jeter les bases d’une collaboration renforcer, essentielle à l’exécution efficiente et diligente des décisions de justice. Présentée comme le cadre par excellence de rencontre entre la rigueur du magistrat et la technicité des huissiers de justice, cette formation a été organisée par l’École nationale de la magistrature (ENM), avec l’appui technique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le financement du gouvernement japonais.

Les échanges ont porté sur plusieurs thématiques, notamment le cadre juridique de l’exécution des décisions, le rôle et les responsabilités du magistrat, le statut, les actes et les limites de l’huissier de justice, les interactions fonctionnelles entre les deux corps ; ainsi que les difficultés récurrentes : délais, ambiguïtés, absence de coordination ou retard de la force publique.
« Cette formation offre aux acteurs judiciaires un espace d’analyse, de réflexion et d’harmonisation des pratiques professionnelles afin d’améliorer l’efficacité et la crédibilité de la justice » a déclaré Armand Yebe, Directeur général de l’ENM, qui a fort opportunément rappelé que l’exécution des décisions constitue le dernier maillon sans lequel la justice resterait théorique.
Pour Rokya Ye-Dieng, Représentante de la Cheffe du Bureau du PNUD, les formations sont importantes et la collaboration entre magistrats et huissiers est indispensable, car « lorsque l’harmonie et la communication font défaut, c’est l’ensemble du système judiciaire qui se fragilise », a-t-elle prévenu.
Le ministre de la Communication et des médias, Paul-Marie Gondjout, assurant l’intérim de son Collègue, Garde des sceaux (démissionnaire), a rappelé l’importance de l’exécution diligente des décisions dans le fonctionnement du système judiciaire. Il a insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue institutionnel et de moderniser les pratiques.
Il a dans le même temps exhorté les participants à faire de cet atelier « un espace d’écoute, de respect mutuel et d’engagement réel ». « La justice n’existe réellement que lorsqu’elle devient effective », a souligné Sidonie Flore Ouwé, Directrice de la formation à l’ENM pour qui, « la justice « dépasse la plume du juge pour se matérialiser dans la vie du citoyen ».
Les organisateurs ont enfin insisté sur la nécessité d’un dialogue harmonieux et d’une complémentarité accrue afin d’améliorer la confiance du justiciable dans le système judiciaire.
Féeodora Madiba et Bétines Makosso

