Donald Trump ainsi que les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo ont signé jeudi à Washington un accord de paix, alors que sur le terrain d’intenses combats se poursuivent.
Le président américain a parlé d’un « grand miracle », tandis que les présidents de la RDC Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame ont eu un ton plus prudent.
Paul Kagame a averti qu’il y aurait « des hauts et des bas » dans l’application de ces « accords de Washington », tandis que Félix Tshisekedi a salué « le début d’un nouveau chemin », qui serait « exigeant » et « plutôt difficile ».
Quelques jours avant cette signature, l’Est de la RDC, région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda était toujours ravagée par des conflits armés depuis trois décennies. Les violences s’étaient intensifiées fin janvier avec la prise des grandes villes de Goma, puis Bukavu, par le groupe armée antigouvernemental M23 face à une armée congolaise dépassée.
En juin, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix qui n’a toutefois pas mis fin aux hostilités.
Jeudi des combats intenses opposent encore le M23 et l’armée congolaise dans la province du Sud-Kivu.
Des combats ont déjà fait rage mardi et mercredi dans la zone, entre le M23 soutenu par le Rwanda, et les forces armées congolaises appuyées par des milices pro-Kinshasa ainsi que plusieurs milliers de militaires burundais, selon des sources locales et sécuritaires.
Des tirs d’armes lourdes et légères ont résonné en début de matinée aux abords de Kamanyola, une agglomération congolaise contrôlée par le M23, frontalière du Rwanda et du Burundi, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Des détonations se faisaient également entendre au Burundi voisin, depuis le poste frontière de Bugarama, situé au Rwanda. La frontière à Bugarama a été temporairement fermée jeudi et plusieurs dizaines de Congolais venus s’approvisionner au Rwanda se sont retrouvés bloqués par des policiers rwandais.
A Kaziba, une localité située dans les plateaux du Sud-Kivu et théâtre d’intenses combats depuis mardi, les affrontements ont repris « à partir de 05h30 » locales, et des avions de chasse ont « pilonné » la zone vers 08h30, a précisé un représentant de la société civile sous couvert de l’anonymat.
L’AFP n’a pas été en mesure de déterminer un bilan fiable de ces affrontements auprès de sources indépendantes.
Plusieurs sources locales ont fait état mercredi d’un déploiement « massif » de renforts du M23, accompagnés d’engins blindés, dans les plateaux du Sud-Kivu.
Cette région montagneuse permet de contourner la plaine de la Ruzizi, jouxtant la frontière burundaise, pour encercler la ville d’Uvira, dernière grande agglomération de la province à échapper au contrôle du M23.
Source : AFP

