Tronçon Mindoubé 2 et 3 : La galère des usagers, à l’entrée de EM Gabon Université

L’état de dégradation innommable de la route, précisément à l’endroit dit rond-point pavés Mindoubé 2, dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville, continue de susciter indignation et ras-le-bol parmi les usagers. Entre cratères, caniveaux bouchés, stagnation permanente des eaux usées et embouteillages interminables; piétons et riverains ne savent plus à quel saint se vouer. La situation dénonce devenue invivable, semble ne pas émouvoir les autorités et services compétents, en dépit de multiples alertes. Sur le terrain, plusieurs habitants et étudiants interrogés interpellent directement le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma et plaident en faveur de la réhabilitation urgente de cet axe stratégique à grand trafic, construit en 2016, pour décongestionner la Route nationale 1 via les quartiers Bangos (PK 10) et Malaba (Hôpital de Mélen), voire Nyali (PK 8).

Au milieu de la voie complètement défoncée et crasseux, un jeune résident explique avoir pris l’initiative d’aider les automobilistes à circuler, faute d’une intervention des services publics, en bouchant régulièrement les crevasses à l’aide de cailloux et matériaux de fortune.

Tonio, le bénévole de service @ DR

« Depuis que cette route s’est détériorée, aucun signe de l’État. Je souhaite vraiment que le Président Brice Clotaire Oligui Nguéma pense à nous pour la réhabilitée cette voie », confie Tonio, la trentaine alerte, agitant le pot de pièces de monnaie que lui laissent de généreux automobilistes, la scène est courante sur beaucoup d’autres axes de la capitale.

Ce bout de la route, sur une trentaine de mètres, en entrant dans Mindoubé 3, est complètement morte depuis bientôt cinq ans. Pour Norah, étudiante en licence 1 à EM Gabon Université, l’une des plus importantes grandes écoles de la capitale, impactée par cet état de fait, cette situation n’est pas sans répercussions par ailleurs.

« Ça gêne beaucoup les véhicules, ça nous gêne nous-mêmes, ça salit les chaussures et les taxis ont souvent du mal à garer et à nous embarquer. On voit bien que le pays ne connaît pas encore la croissance économique, parce qu’à ce stade, nous ne devrions plus vivre ça », a-t-elle fulminé.

« Les riverains et les apprenants sont fortement exposés aux désagréments, à cause des éclaboussures incessantes provoquées par les voitures passant à vive allure dans les flaques », tempête Yohann, un autre étudiant en Master 2 Développement durable à EM Gabon Université.

Visiblement remontés par cette situation les commerçants installés de part et d’autre de la route, très amères, y vont également dans leurs commentaires pas tendres à l’égard des pouvoirs publics. « À chaque fois, les véhicules nous éclaboussent. Je dois aller au pressing régulièrement pour nettoyer les tenues que je vends. Ce n’est vraiment pas facile », déplore Jeannette, soulignant l’impact économique et psychologique de cette voie totalement dégradée.

« On souffre ici. Tout est rempli d’eau partout, les odeurs, le bruit. L’État doit vraiment nous venir en aide pour arranger cet endroit », renchérit Aïcha dans son coin ‘’resto’’, à côté de Diakité, vendeur de ‘’coupés-coupés’’ qui acquiesce en hochant la tête.

Carrefour de plusieurs établissements primaires, secondaires et universitaires, la route Mindoubé 2 (rond-point pavés) – Mindoubé 3 dessert des quartiers à forte densité démographique, en plus d’ouvrir sur la Route nationale.

C’est dire combien sa dégradation continue constitue à la fois un problème pour la qualité de vie des populations, un obstacle au développement des activités économiques qui fleurissent pourtant dans cette partie du 5ème arrondissement de Libreville et un cimetière pour les véhicules dont les mécaniques sont mises à rudes épreuves.

Populations et usagers de la route, tous à l’unisson, espèrent que ce bout de route, voire tout le linéaire, fera partie des prochaines priorités, tant les conditions de circulation affectent leur quotidien.

Elliott Ana Merveille, proposé par Frida Dodo et Tryphène Lembah

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.