E-commerce : Le business sur les réseaux, les bonnes affaires du moment

De plus en plus de jeunes gabonais qui se lancent avec beaucoup de bonheur dans la vente sur les réseaux sociaux. S’ils sont toujours plus nombreux à s’y mettre, c’est que la vente en ligne (le E-commerce) fait floris et nourrit son homme. Vêtements, cosmétiques, ustensiles de cuisine, électroménager, mobiliers, literie, accessoires, alimentation, même automobile, tout y passe désormais. Derrière ce boom numérique, une réalité sociale s’impose : dans un contexte économique tendu, le E-commerce devient un refuge, voire un véritable mode de survie pour toute une génération, sur WhatsApp, Instagram ou Facebook. La toile devient le réceptacle par excellence du monde des affaires.

Avec un simple smartphone, un compte WhatsApp Business (le plus usité, mais pas uniquement) et un peu de stock, des dizaines de jeunes gabonais, surtout des femmes, montent aujourd’hui leur propre boutique virtuelle. On les appelle les « e-commerçants de quartier ».

Ils vendent sans boutique physique, souvent sans structure juridique, mais avec une grande réactivité. C’est le cas de Prisca, 26 ans, vendeuse de perruques et d’extensions capillaires à Libreville. « J’ai commencé pendant le Covid. Aujourd’hui, je vis de ça. Je n’ai pas encore de magasin, mais mes clientes sont fidèles. Je fais tout sur whattsapp et je livre moi-même ».

Ce modèle économique, flexible et peu coûteux, séduit aussi ceux qui n’ont pas trouvé d’emploi stable après leurs études. Pour certains, comme Ulrich, 30 ans, diplômé en gestion, c’est un plan B devenu indispensable

« J’ai déposé des CV partout, sans réponse. J’ai fini par me lancer dans la vente de baskets. J’importe depuis la Turquie, grâce à mon frère qui y fait ses études et je vends en ligne. Ce n’est pas le rêve, mais ça paie les factures. Ce n’est pas rare que mes bénéfices montent, bon mois mal mois, jusqu’à 500 000 Francs CFA, voire au-delà », dit-il, satisfait.

Mais ce secteur, encore informel pour la majorité, pose aussi des limites. Problèmes de livraison, clients réticents à payer à l’avance, absence de cadre légal, etc., sans parler de la concurrence de plus en plus rude. 

« On est nombreux sur le marché. Et certains bradent les prix sans garantie de qualité. Il faudrait plus d’encadrement, d’accompagnement et de soutien », souligne Natacha, 28 ans, gérante d’une boutique en ligne de produits cosmétiques naturels.

« Ces vendeurs en ligne nous facilitent vraiment la tâche, plus besoin de se déplacer pour quoi que ce soit. Juste un clic et tu as tout ce que tu recherches, avec un rapport qualité-prix franchement intéressant. Et ces jeunes, extrêmement dynamiques, te livrent promptement, au quart de tour comme qui dirait. J’ai cru un moment que j’étais seul dans le circuit. A mon âge, j’hésitais d’en parler autour de moi. Mais j’ai fini par me rendre compte que la frénésie avait gagné presque tout mon entourage », a confié Adolphe N., la cinquantaine, Cadre des impôts.

Le développement des petits commerces en ligne illustre une jeunesse dynamique et créative, mais souvent insuffisamment encadrée et accompagnée face aux défis. Pour soutenir pleinement cet élan entrepreneurial, il est crucial de mettre en place des dispositifs adaptés à cette économie numérique émergente, qui transforme déjà profondément le paysage commercial urbain ; tout en étant une précieuse niche de création d’emplois.

Alph ’-Whilem Eslie et Darène Mabelle Ayingone

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