Procès Etat -Gabonais contre le clan Bongo : l’intrusion de Jessye Ella Ekogha au sein du CGE condamnée

Dans leur plaidoirie les avocats de l’Etat qui se sont portés partie-civile au procès opposant l’Etat -Gabonais à Sylvia et Nourredin  Bongo, ont condamné devant la cour criminelle spécialisée de Libreville, l’intrusion au Centre gabonais des élections (CGE) de Jessye Ella Ekogha, alors conseiller spécial en charge de la communication présidentielle à l’époque.

Pour eux, cette intrusion est d’autant plus problématique qu’elle s’est produite à un moment crucial : l’annonce des résultats de l’élection présidentielle de 2023. Les faits ont eu lieu le 29 août 2023.  Aucune rédaction nationale n’a été autorisée à couvrir l’événement en direct. À la place, la salle du CGE a été occupée par une équipe triée sur le volet, composée notamment de Jessye Ella Ekogha et de membres de la communication présidentielle.

Le parquet général et la partie civile estiment que l’ancien patron de la communication refuse de reconnaître l’évidence : « ni lui, ni la presse présidentielle n’auraient dû se trouver dans les locaux d’une institution censée garantir la neutralité du processus électoral ».

Les avocats ont argué que seule la presse nationale et les organes publics habilités pouvaient y enregistrer et diffuser la déclaration officielle des résultats de l’élection présidentielle. Pas la presse présidentielle dont la mission dévolue est de couvrir exclusivement les activités du Chef de l’État.

Devant la Cour ce 15 novembre 2025, les justifications de Jessye Ella Ekogha quant son intrusion au CGE n’ont pas, selon les avocats levé les zones d’ombre, bien au contraire. Elle « s’inscrivait dans un dispositif communicationnel destiné à servir les intérêts d’Ali Bongo et de son cercle rapproché, souvent qualifié de Young Team ».

Un incident qui aurait amené Nourredin Bongo de déléguer Ian Ngoulou, son directeur de cabinet avec 500 millions de FCFA pour aller corrompre les membres du CGE, lesquels avaient bloqué les travaux à cause de la « présence illégale de Jessye Ella Ekogha » dans la salle de la plénière.

Camille Boussoughou

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