Mairie de Port-Gentil : l’élection de Pascal Houangni Ambourouet contestée

Les élections municipales organisées le dimanche 9 novembre dernier dans les communes du pays, ont laissé un climat de tension à Port-Gentil en particulier. Dans la capitale économique, l’élection du maire, Pascal Houangni Ambourouet et de ses adjoints, effectuée à main levée, suscite aujourd’hui une vive controverse. Plusieurs voix s’élèvent en effet pour dénoncer une procédure jugée non conforme aux textes en vigueur. 

Au premier rang de cette contestation figure Jean-Philippe Douckagha, conseiller municipal de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB, au pouvoir), formation politique pourtant du nouveau maire. Dans un recours daté du 14 novembre et adressé au gouverneur de l’Ogooué-Maritime, il dénonce une « violation flagrante » de la loi. Selon lui, le recours au vote à main levée pour élire Pascal Houangni Ambourouet et ses adjoints va à l’encontre des prescriptions légales garantissant le secret et la liberté du vote.

La loi organique n°001/2014 du 14 juin 2015, relative à la décentralisation, stipule en son article 30 que l’élection du maire doit se faire au scrutin secret et uninominal. Le Code électoral, issu de la loi organique n°001/202 du 19 janvier 2025, confirme cette obligation. Pour Jean-Philippe Douckagha, cette entorse aux textes constitue une irrégularité majeure remettant en cause la validité de l’ensemble du processus. Il demande donc l’annulation pure et simple de l’élection du maire ainsi que de ses adjoints : Hurbain Makoumbi, Ingrid Marina Swagath Leyoumbi, Tony Mboumi et Aboubakar Ngouwa Mayaki.

Cette remise en cause prend une dimension particulière puisqu’elle émane de l’intérieur même du parti majoritaire. Elle reflète les tensions persistantes autour du respect des normes électorales et de la gouvernance locale. Plusieurs sources rapportent que le vote à main levée aurait été choisi dans l’objectif de « gagner du temps », malgré les réserves exprimées par certains élus avant le scrutin. Une justification qui n’aurait aucun fondement légal.

Alors que le recours suit son parcours administratif, la mairie de Port-Gentil maintient son calendrier. L’installation officielle de Pascal Houangni Ambourouet et de son bureau municipal reste prévue pour le 22 novembre. Une décision qui soulève des interrogations : la cérémonie peut-elle réellement se tenir alors qu’une procédure d’annulation est en cours ? Tout dépend désormais de la réponse du gouverneur ou d’un éventuel renvoi du dossier devant la juridiction administrative.

En attendant, cette affaire met en lumière les fragilités du processus électoral local et pourrait créer un précédent important pour les futures élections municipales au Gabon. Port-Gentil, fidèle à sa tradition de débats politiques animés, se retrouve une nouvelle fois au centre d’une polémique qui pourrait influencer durablement la gouvernance locale.

     Jean-Jacques Rovaria Djodji 

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