Conflit homme-faune : deux villageois tués par un éléphant Assala à Ngowé près de Port-Gentil

Une des victimes de l’éléphant de son vivant © Gabonactu.com

Ce qui devait être une simple journée de travail a viré au drame le 13 novembre dernier, au village Bonne Terre, dans la localité de Ngowé (département d’Étimboué, Ogooué-Maritime). Deux hommes ont perdu la vie après avoir été violemment attaqués par un éléphant Assala dans des circonstances encore mal établies.

Selon les premiers éléments recueillis, les victimes, connues sous les surnoms de Béb, alias “Tsatsasse”, et Rambo, étaient âgées respectivement d’un peu plus de quarante et d’une cinquantaine d’années. Originaires de Ndoungou, ils séjournaient depuis plusieurs années à Ngowé pour des raisons familiales et agricoles. L’un était cultivateur de citrons, l’autre chasseur expérimenté.

Ce matin-là, les deux hommes s’étaient rendus sur leur repiquage, défriché un mois plus tôt. Alors qu’ils venaient d’y mettre le feu pour l’entretien de la parcelle et s’apprêtaient à reprendre le chemin du village, ils auraient été surpris par un éléphant Assala d’environ quatre mètres de haut. Pris de panique, l’animal les aurait chargé avec une extrême violence. Les deux villageois n’ont pas survécu au choc, estimé à près de six tonnes de masse corporelle.

Des riverains, ayant entendu des barrissements inhabituels à proximité de la plantation, ont rapidement fui la zone et alerté les secours. À leur arrivée, ceux-ci ont découvert une scène d’une rare violence. Malgré des tentatives de réanimation, les deux hommes ont été déclarés morts. Les autorités locales ont immédiatement ouvert une enquête judiciaire afin de déterminer avec précision le déroulement des faits et de comprendre ce qui a pu déclencher l’attaque.

Plusieurs hypothèses sont à l’étude, sans exclure pour l’heure la possibilité d’un incident soudain ayant affolé l’animal. Très éprouvées, les familles des victimes demandent que toute la lumière soit faite et que des mesures de prévention soient renforcées pour éviter de nouveaux drames dans cette zone où les rencontres avec la faune sauvage deviennent plus fréquentes.

Le tragique incident a profondément marqué la population de Ngowé notamment celle de Bonne Terre, habituellement paisible. Il intervient alors que les deux hommes, affaiblis par l’âge et des problèmes de santé notamment une ancienne blessure à la colonne vertébrale pour Béb et une condition physique réduite pour Rambo, demeuraient des figures locales respectées, connues pour leurs talents de cultivateur, chasseur et pêcheur. Leurs dépouilles ont été transférées à Port-Gentil en attentant les obsèques.

           Jean-Jacques Rovaria Djodji

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