Les avocats d’Hervé-Patrick Opiangah ont dénoncé le 14 novembre 2025, lors d’une conférence de presse à Libreville, la rétention jugée illégale par la justice des biens de leur client saisis dans le cadre d’une procédure qu’ils qualifient d’irrégulière. Ils exigent du parquet la restitution immédiate des objets confisqués.
« Le procureur de la République a réceptionné une plainte d’un imposteur et a retenu des biens appartenant à M. Opiangah sans justification légale. Malgré nos demandes répétées, ces biens ne nous ont pas été restitués, ce qui entrave le bon déroulement de l’instruction. Nous demandons au parquet de procéder à leur restitution immédiate », a plaidé Maître Mba Ondo.
Les conseils d’Hervé Patrick Opiangah, la procédure utilisée par les autorités judiciaires est entachée de multiples violations, portant gravement atteinte aux droits de la défense.

Prenant la parole, Maître Paulette Oyane Ondo a affirmé que la perquisition menée au domicile de son client avait été effectuée sans mandat, ce qui constitue, selon elle, une atteinte grave aux garanties fondamentales. Elle a également indiqué que la prétendue victime avait toujours nié les faits d’inceste et de viol, rendant l’infraction « juridiquement inexistante ».
Les avocats ont souligné que les biens saisis notamment des bijoux, des montres et de l’argent n’avaient aucun lien avec les infractions alléguées. Ils ont dénoncé une enquête préliminaire conduite hors du cadre légal, en violation des dispositions du Code de procédure pénale.
Pour Maître Carole Moussavou, son client avait demandé la restitution d’une partie des biens saisis, une requête rejetée par le juge d’instruction au motif de l’absence de présentation des scellés. Elle a déclaré que cette décision illustre une procédure imparfaite qui ne respecte pas les droits de la défense, rappelant que la restitution des biens aurait dû être ordonnée conformément à l’article 107 du Code de procédure pénale.
Maître Mba Ondo Célestin estime quant à lui que ce dossier constitue un acharnement judiciaire fondé sur des faits « imaginaires remontant à plusieurs décennies ». Il souligne que le temps écoulé rend toute poursuite impossible et compromet la recherche de la vérité. Contestant également la recevabilité de la plainte déposée par « une personne sans qualité légale pour agir », il juge la procédure « indécente » et contraire à la loi, et considère que le parquet aurait dû classer le dossier sans suite au lieu de poursuivre une instruction basée sur des éléments « anciens et non vérifiés ».
Hervé-Patrick Opiangah fut un proche collaborateur du Président Brice Clotaire Oligui Nguema. Il est tombé par la suite en disgrâce. Ces ennuis judiciaires ont commencé quand il a appelé à voter non au referendum constitutionnel du 16 novembre 2024. Suite à une plainte intentée par son ex-compagne pour des faits présumés d’inceste sur leur fille, la justice avait ordonné son arrestation. Des perquisitions eu lieu dans son domicile, ses entreprises et dans le siège de son parti, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS). De ces perquisitions, plusieurs biens ont été saisis par la justice.
L’homme politique s’était mis en cavale pour échapper à la prison. C’est en septembre 2025 que HPO a fait sa réapparition sur la scène nationale. Depuis lors, la justice ne s’est plus prononcée que la question. Son parti et ses avocats estiment que cette affaire sentait une odeur de règlement de comptes politiques.
Antoine Relaxe et Stone Mikala