Responsabilité journalistique et fake news au cœur de la 10ᵉ session du Conseil exécutif de la FAAPA à Libreville

Les officiels et participants à la 10ᵉ session du Conseil exécutif de la FAAPA, posant pour la postérité le 12 novembre à Libreville © Gabonactu.com

Le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, a ouvert mercredi 12 novembre 2025 à Libreville, les travaux de la 10ᵉ session du Conseil exécutif de la Fédération atlantique des agences de presse africaine (FAAPA). Un rendez-vous stratégique qui réunit les dirigeants des principales agences du continent autour d’un thème brûlant : « la responsabilité du journaliste face aux délits de presse à l’ère des “fake news” ».

Sous la coupole du ministère de la Communication et des Médias, Libreville est depuis mercredi la capitale africaine du journalisme responsable. Le 10ᵉ Conseil exécutif de la FAAPA s’y tient en présence du vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, du ministre de la Communication Paul-Marie Gondjout, et de plusieurs représentants des agences de presse membres venus du continent.

Dans son allocution d’ouverture, Alexandre Barro Chambrier a salué la tenue de cette rencontre dans un contexte de refondation nationale, marquée par l’avènement de la Ve République. Et dans cette optique, la presse constitue un levier important pour atteindre les objectifs escomptés.    

 « la presse n’est pas un simple observateur des mutations en cours. Elle est un partenaire essentiel, un acteur de la construction nationale dont le rôle consiste à éclairer, à questionner, à informer avec rigueur et responsabilité. Une démocratie ne se consolide que lorsque ses médias contribuent à la vérité et à la cohésion sociale », a indiqué M. Barro Chambrier.

La FAAPA, présidée par le Marocain Fouad Arif, se veut justement un levier de coopération et de professionnalisation entre agences africaines. Elle met l’accent sur la formation, l’éthique et le partage d’informations fiables à une époque où la frontière entre vérité et manipulation devient de plus en plus floue.

Pour Ghislain Ruffin Etoughet Nzuet, administrateur directeur général de l’Agence gabonaise de presse (AGP), cette rencontre est l’occasion de renforcer la solidarité éditoriale entre les pays africains.

 « De Libreville à Rabat, de Dakar à Kinshasa, nos agences doivent mutualiser leurs forces et leurs talents pour bâtir une plateforme panafricaine d’information indépendante et crédible. Nous avons le devoir, en tant que journalistes africains, de raconter notre continent avec justesse, fierté et responsabilité. C’est à travers cette unité de vision et cette exigence de qualité que nous pourrons contrer les narratifs biaisés et affirmer notre souveraineté informationnelle », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité de créer une presse qui inspire confiance et respect.

Même ton du côté de Fouad Arif, pour qui « la crédibilité du journaliste reste notre première ligne de défense face à la désinformation ». Il a ajouté par ailleurs que   « ce thème, plus qu’un simple sujet de débat, est un appel à la réflexion collective. Il nous interpelle sur la manière de concilier la liberté d’informer avec le respect des principes d’éthique et de vérité. Être journaliste aujourd’hui, c’est exercer une mission de service public : informer sans déformer, dire sans manipuler, et toujours replacer l’humain au centre de nos récits ».  

Le Ministre Paul-Marie Gondjout, fidèle à sa vision d’une communication publique responsable, a quant à lui rappelé que « la démocratie ne peut s’épanouir sans liberté de la presse, d’opinion et d’expression ». Il a exhorté les professionnels à « éclairer sans aveugler, critiquer sans détruire et informer pour élever ».

Pour lui, les journalistes  doivent être des sentinelles de la vérité et non des artisans de la confusion. Le rôle du journaliste, c’est d’apporter la lumière, a-t-il précisé,  là où règne l’ombre, d’expliquer sans passion mais avec conviction, afin de renforcer la confiance du citoyen envers l’information.

Les travaux devraient aboutir à la mise en place d’un réseau panafricain dédié à la formation continue et à l’innovation technologique dans la production de contenus. Une initiative qui consacre le Gabon comme un carrefour stratégique du dialogue médiatique africain, où s’invente peu à peu une presse plus libre, plus responsable et authentiquement panafricaine.

Antoine Relaxe et Warren Nkili Akieme

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