Le docteur Pierre Nzenguet-Mouele, chirurgien orthopédiste gabonais qui exerce à la clinique le Vichy-G, a soutenu la semaine dernière que le Gabon n’a plus besoin d’évacuer les patients hors du pays pour une pose de prothèse totale de genou, une opération que son équipe pratique dans le territoire nationale depuis près de dix ans.
Le médecin a fait cette déclaration au terme d’une opération de pose de prothèse totale de genou sur une sexagénaire au sein de sa clinique.
La patiente qui a passé 2h30 sur la table d’opération souffrait du genou au stade 4. Un niveau assez « grave » qui a nécessité une arthroplastie totale du genou (la pose d’une prothèse totale du genoux).
Cette intervention complexe est pratiquée au Gabon mais elle est encore méconnue du grand public ainsi que de certains praticiens.
« Nous pratiquons cette intervention depuis près de dix ans. Malheureusement, faute de communication, beaucoup de Gabonais ignorent que cette expertise existe localement », a regretté le chirurgien orthopédiste.
La clinique le « Vichy-G », l’une des premières du secteur privé au Gabon à pratiquer cette opération délicate est situé au sud de Libreville dans la commune d’Owendo précisément au carrefour Acae.
Pour l’opération de la semaine dernière à laquelle a assisté un reporter de Gabonactu.com, le Dr. Nzenguet-Mouele était assisté de son collègue Jorge Baiez, chirurgien cubain orthopédiste désireux d’approfondir son apprentissage et du Dr. anesthésie réanimateur Aimé Vemba. L’équipe a réalisé avec maestria son intervention.
L’équipe du Dr Nzenguet Mouele a posé environ 140 prothèses, principalement au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) et désormais à la clinique « Vichy-G » affectueusement appelée « le village des Chirurgiens ».
« Les plateaux techniques sont là, et ils continueront à s’améliorer sous la Ve République », affirme le médecin gabonais, saluant les orientations du président Brice Clotaire Oligui Nguema visant à limiter les évacuations sanitaires et à promouvoir les compétences nationales.
D’après ce médecin, se faire opérer au Gabon revient bien moins cher qu’à l’étranger. « Ici, le coût global est d’environ 4,5 millions de FCFA, contre 20 à 25 millions en évacuation sanitaire pour la CNAMGS », précise le chirurgien.
Grâce à la prise en charge par l’assurance maladie, le ticket modérateur pour le patient reste abordable, oscillant entre 500 000 et 800 000 FCFA. Le médecin estime que ces coûts marginaux visent à soulager les caisses de l’État.
Au-delà de la technicité, le spécialiste insiste sur l’importance de la prévention. « La prothèse totale de genou est le dernier recours. Avant d’en arriver là, il existe plusieurs interventions moins invasives et moins coûteuses », a-t-il expliqué.
Selon le médecin, la pose de la prothèse de genou est la dernière alternative. Des traitements précoces (ostéotomies, greffes de cartilage, etc.) pourraient éviter une dégradation irréversible du genou, rappelle-t-il tout en soulignant que les gabonais consultent généralement lorsque l’irréparable s’est déjà produit.
« Un enfant présentant une malformation non traitée peut développer des problèmes articulaires majeurs à l’âge adulte. Il faut agir en amont », a-t-il alerté, appelant à une meilleure éducation sanitaire.
Betines Makosso
