Guy Nzouba Ndama : « Démocrate » ou « Tyran » ?

La toile est ébranlée par un message vocal attribué à l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, qui a lancé un message de ralliement, aux allures’’ d’embrigadement politique’’ des membres de sa famille, sommés d’adhérer comme des ‘’moutons ’’ à son parti. Le débat suscité par ces propos décalés ne cesse d’enfler, aussi bien dans les maquis que dans les salons feutrés, l’opinion se demandant sur ce qui reste finalement de démocrate chez le président du parti ‘’Les Démocrates’’.  

Echaudés de ne pouvoir remplir les nouveaux critères exigés, portant création et existence des partis politiques en République gabonaise, Guy Nzouba Ndama voudrait donc de force enrôlés les membres de sa famille proche et élargie, voire de son ethnie dans sa formation politique, ‘’Les Démocrates’’, pour atteindre les 12 000 adhérents requis.

Le propos menaçant, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, qui se croit désormais dos au mur par les nouvelles contraintes édictées, reproche à sa pseudo famille de ne l’avoir pas accompagné du tout, ou pas comme il l’aurait souhaité, au sein du parti ‘’Les Démocrates’’ qu’il a créé en mars 2017.

« J’informe donc tous les membres de la famille qui sont en âge de voter, qui ont 18 ans et plus, que je vais maintenant compter ceux qui sont véritablement mes parents. Je laisse les fiches d’adhésion à la maison, derrière l’école normale, pour que chacun puisse passer les remplir. Quand il vient remplir la fiche, il amène une photo d’identité, il amène sa carte d’électeur ou son attestation de NIP, parce qu’on doit enregistrer tout cela », assène, aux abois, Guy Nzouba Ndama, à l’endroit des siens.

Et comme pour enfoncer le clou, le Président de ‘’Les Démocrates’’ martèle : « je ne cache pas que je considérerai comme parent celui qui viendra signer la fiche d’adhésion pour m’accompagner dans le parti Les Démocrates. Parce que jusque-là j’ai fait la politique avec les autres compatriotes, mais je ne l’ai pas faite avec mes parents. Pourtant, lorsque j’ai été député, ceux-là qui m’accompagnent aujourd’hui n’ont pas été là, ils n’ont pas profité quoi que ce soit de moi », affirme sans pince rire celui considère que les aides consentis à ses parents sont constitutives d’une dette morale.

Dans une chaude discussion, dans un salon feutré d’un quartier cossu de Libreville, un universitaire et analyste politique, visiblement retourné et estomaqué par ces déclarations d’un autre âge, attribués à Guy Nzouba Ndama, a voulu emprunter au titre d’un ouvrage d’Alfred Nguia Banda intitulé, ‘’La République au village’’, pour qualifier une sortie « totalement ratée » de Guy Nzouba Ndama, déplore l’universitaire.

Dans une autre discussion, un éditorialiste croit savoir que Le Président du parti ‘’Les Démocrates’’ a fait « reculer le Gabon et sa démocratie d’un siècle, alors que le pays a déjà maille à partir avec persistance des quelques attitudes honteuses de tribalisme, d’ethnocentrisme et de repli identitaire plus ou moins ravivées au cours de ces deux dernières années. Et si chaque Président de parti politique suivait l’exemple du Guy Nzouba Ndama ? », s’est-il interrogé, visiblement inquiet.

M.-O. Mignonne

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