Le puissant groupe bancaire BGFIBANK est ébranlé depuis le 26 mai dernier par une décision de justice l’ayant condamné à verser la coquette somme de 900 millions de FCFA et le dégel des comptes de l’ancien Directeur général adjoint de BGFIBANK Gabon, Pierrick Ivan Obiang Edou viré il y a 2 ans pour abus de confiance et détournement de fonds.
Au cours d’une conférence de presse lundi à Libreville, Me Gilbert Mfoumbi Moundouna, avocat de l’accusé a révélé que le Tribunal du Travail de Libreville a condamné, lors de l’audience publique de délibération du 26 mai 2025, BGFI Holding Corporation et BGFIBank Gabon à verser solidairement à Pierrick Ivan Obiang Edou, près de 900 millions de FCFA (soit 1,4 millions d’euros) pour licenciement abusif.
Selon lui, la juridiction a estimé que le licenciement notifié le 31 mai 2023 à l’ancien cadre dirigeant était dénué de cause réelle et sérieuse, caractérisant ainsi une rupture abusive du contrat de travail au mépris des dispositions légales prévues dans la loi n°022/2021 du 19 novembre 2021 portant Code du Travail en République Gabonaise.

A la suite de ce licenciement, Pierrick Ivan Obiang Edou a subi la foudre sinon les pires sévices de la part de son désormais ancien employeur.
« Diffamation, atteinte à la réputation, atteinte à l’honneur et à la crédibilité, séquestrations arbitraires, gel illégal des avoirs bancaires, manœuvres dilatoires, préjudice moral et psychologique », sont entre mesures de représailles infligées au client de Me Mfoumbi Moundouna.
L’avocat affirme également que son client a subi le gel illégal de ses comptes bancaires ainsi que ceux de son épouse et ceux de leurs enfants, depuis plus de 2 ans « en flagrante violation des décisions de justice pourtant rendues en leur faveur ».
Dans sa décision, le tribunal a demandé la levée de ce gel nocif et dévastateur.
« Le Tribunal du Travail a en outre ordonné l’exécution immédiate d’un versement de près de 500 millions de FCFA, nonobstant toute voie de recours. Cette disposition reflète la gravité des manquements perpétrés par le groupe BGFIBank et vise à garantir l’effectivité du droit à réparation », poursuit l’avocat.

Ligne d’attaque de BGFIBANK
Selon l’avocat, le groupe BGFIBank avait tenté de justifier ce licenciement par une plainte pénale pour abus de confiance et détournement de fonds. Plainte déposée le 24 mai 2023, soit 2 mois après la notification de la lettre de licenciement à Pierrick Ivan Obiang Edou.
« Cette initiative, manifestement infondée, a donné lieu à 10 mois d’instruction, au terme desquels le Premier Juge d’Instruction du Tribunal de Première Instance de Libreville, après le réquisitoire définitif du Procureur de la République aux fins de non-lieu en date du 24 avril 2024, a rendu une ordonnance définitive de non-lieu le 2 mai 2024, blanchissant Pierrick Ivan Obiang Edou de toutes ces accusations », a soutenu Me Gilbert Mfoumbi Moundouna.
Contacté par la rédaction de Gabonactu.com, le groupe BGFIBANK n’a pas souhaité « faire des commentaires pour le moment ».
« La justice a rappelé, avec force, que la puissance économique ne peut se substituer à la légalité et que les règles s’imposent à tous, y compris aux grands groupes bancaires », s’est pour sa part réjoui Me Gilbert Mfoumbi Moundouna qui a rappelé que son client en appelle solennellement au Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, également Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, afin que l’exécution des décisions judiciaires rendues et la restauration de ses droits légitimes ainsi que ceux de sa famille, soient effectives.
« Cet appel résonne comme un cri de détresse mais aussi comme un acte de confiance envers les engagements du Président de la République en faveur de l’Etat de droit », a conclu l’avocat.
Carl Nsitou
