Le Gabon aurait demande au Fond monétaire international (FMI) de retarder l’arrivée à Libreville d’une mission de consultation en prélude à la conclusion d’un programme de coopération avec le pays dans le cadre de ses reformes économiques, selon une source bien informée.
Selon la source, le gouvernement a souhaité avoir beaucoup plus de temps pour finaliser le diagnostic complet de la situation économique et financière du pays avant une mission à Libreville.
Durant la campagne électorale (entre avril et mai 2025) et dans son discours d’investiture le 3 mai dernier, l’actuel président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema avait insisté sur la nécessité pour son pays de conclure un nouveau programme avec le FMI afin d’impulser la discipline budgétaire nécessaire au décollage économique du pays.

Oligui Nguema avait annoncé qu’un nouveau programme avec l’institution de Breton Wood était l’une de ses priorités.
Préférence nationale
Dans les coulisses, une mission se préparait à fouler le sol gabonais pour entamer des pourparlers au sujet du prochain programme.
A ce jour, le Gabon reste engagé et déterminé à conclure un accord avec le FMI mais Libreville a décidé de tirer sur le frein à main. Objectif, engager au préalable une consultation nationale pour élaborer en interne l’état de besoins à inscrire dans ce programme.
« Nous pensons qu’il est temps pour que le programme que nous allons désormais mettre en place soit un programme conçu et élaboré par les gabonais et nous demanderons l’appui du Fonds monétaire international sur ce projet-là, contrairement aux programmes du passé », a déclaré le 26 mai dernier le ministre gabonais de l’Economie, Henri Claude Oyima sur le plateau de la chaîne de télévision francophone TV5 Monde.
Eviter les erreurs du passé
Henri Claude Oyima a clairement indiqué à cette occasion que les précédents programmes conclus avec le FMI n’ont pas permis au Gabon de « créer la croissance ni le développement souhaité par les gabonais ».
Depuis l’adhésion du Gabon au FMI en 1963, le pays a conclu 17 programmes avec cette institution financière internationale.
« Nous voulons écrire une nouvelle page une nouvelle conception, une nouvelle manière de voir les choses, une nouvelle manière de concevoir notre économie et nous nous engageons à faire en sorte que la belle histoire du Gabon nouveau soit écrite aujourd’hui », avait soutenu M. Oyima.
Le FMI n’a jamais émis un commentaire public sur ces déclarations laissant croire que Libreville veut s’affranchir des programmes « clef en main » dictés de l’extérieur donc l’application jette les syndicats et populations dans la rue à cause des mesures d’austérité souvent trop douloureuses.
Carl Nsitou
