Alors que la planète étouffe sous le poids des déchets plastiques, le Gabon, sous l’impulsion du ministère de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, organise un atelier technique de deux jours dans le cadre de la semaine nationale de l’environnement.
L’événement rassemble experts, décideurs et acteurs économiques pour discuter des enjeux cruciaux liés à la pollution plastique et des solutions à mettre en œuvre. Il est placé sous le thème « État d’avancement et perspectives d’une réglementation internationale sur le plastique ».
« Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, dont 11 millions de tonnes finissent dans la nature. Ces déchets envahissent nos océans, nos sols, notre chaîne alimentaire et même notre organisme », a rappelé le Secrétaire général du ministère de l’environnement, de l’écologie et du climat, Delphin Mapaga face à l’ampleur du fléau.

Au Gabon, la situation est alarmante. Les canaux, les marchés et les bassins versants de Libreville sont saturés de plastiques à usage unique, offrant un spectacle désolant qui appelle à une « action radicale ».
Face à cette crise, les Nations Unies ont adopté en mars 2022 la résolution 5-14, visant à élaborer un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique. Un comité intergouvernemental (INC) négocie actuellement les termes de cette future convention, avec une cinquième session prévue en août à Genève à laquelle prendra part le Gabon.
Le Gabon, reconnu pour son leadership environnemental, plaide pour un cadre réglementaire strict. « Nous soutenons des obligations internationales fermes, car seule une contrainte collective garantira des résultats efficaces », a souligné le Secrétaire général du ministère. Cependant, les négociations font face à des divergences : certains pays prônent une approche plus souple, tandis que d’autres, comme le Gabon, insistent sur la nécessité de réduire la production des polymères.
L’atelier a également mis en lumière les défis économiques liés à cette transition. Les entreprises doivent repenser leurs modèles pour intégrer l’économie circulaire, réduisant ainsi leur dépendance aux plastiques à usage unique. « Cela implique des investissements, des innovations et une collaboration entre tous les acteurs », a expliqué un expert présent.
Pour les opérateurs gabonais, cette transition représente à la fois un défi et une opportunité. Recyclage, alternatives biodégradables et sensibilisation des consommateurs sont autant de pistes à développer pour un « Gabon sans pollution plastique ».

La feuille de route nationale en cours d’élaboration vise à impliquer administrations, entreprises, ONG et citoyens dans cette lutte. « Des solutions existent, mais seule une mobilisation collective peut inverser la tendance », a martelé Delphin Mapaga.
Alors que la réunion de Genève approche, le Gabon entend porter une voix forte pour un accord ambitieux. « Protéger notre environnement, c’est protéger notre santé et notre avenir », a-t-il conclu, appelant chaque acteur à assumer sa part de responsabilité.
Le 7 juin 2024, les députés gabonais ont adopté à l’unanimité une loi visant à lutter contre la pollution causée par les plastiques à usage unique.
Betines Makosso
