Léon Meviane, Président du conseil d’administration (PCA) et Steeve Saurel Legnongo, Administrateur directeur général (ADG) de la société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), tous deux nommés en conseil des ministres le 30 mai dernier, ont été officiellement installés mardi dans leurs fonctions par le ministre de l’accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonangoye avec pour missions de renflouer cette entreprise qui fait face à d’énormes difficultés pour fournir l’eau et l’énergie à la population.
« Vous n’avez pas le droit à l’échec », a tonné le ministre après avoir installé chacun des promus dans son fauteuil de commandement.
« Si dans 6 mois les mises en œuvre sont faites nous continuerons. Si dans 6 mois les mises en œuvre ne sont pas faites nous nous séparerons », a-t-il averti, soulignant l’urgence de redresser une société en crise financière et organisationnelle.

Dans un discours empreint de gravité, le ministre a comparé la situation actuelle de l’entreprise à « un navire en perdition dans une tempête » en référence aux graves coupures successives d’électricité et carence d’eau dans tout le pays. Des coupures qui exaspèrent les populations et fragilisent le tissu économique local.
Pour le succès de leur mission, le ministre a remis au « pilote » et à son « co-pilote », une feuille de route qui repose sur 5 axes prioritaires.
Le premier axe porte sur la fin effective de l’administration provisoire instaurée durant la période de transition. Il s’agira de clore immédiatement toutes les missions ad hoc (y compris Transfo 2025) et la remise officielle du rapport de l’administrateur sortant.

Dans le second consistera à rétablir la gouvernance en procédant à la certification des comptes (non audités depuis 5 ans), réviser les statuts vieillissants (75 ans) et mettre en place un conseil d’administration conforme aux normes de l’OADA.
Ils ont aussi la mission de réduire les effectifs. La SEEG compte 2 600 employés, dont 70% administratifs. Il faut organiser des départs volontaires, des préretraites avec des mesures d’accompagnement.
Le top management est également chargé de préparer la séparation technique des filières eau et électricité, de réviser la convention de concession avec l’État…
En cas d’échec, le ministre a insisté qui se séparera de ces nouveaux dirigeants. « Le temps des discours est révolu, place aux résultats », a-t-il averti.
Betines Makosso
