A la faveur de l’édition 2025 de la Journée mondiale sans tabac, placée sous le thème : « Levons le masque ! », le Dr Alphonse Louma Eyouga, fondateur et promoteur de la clinique « Alia & Zéida », a marqué un double événement : la célébration des 5 ans d’existence de cette clinique spécialisée dans le traitement des addictions, et 30 ans d’engagement contre la toxicomanie au Gabon.
En cinq ans, la clinique « Alia & Zéida » a permis à près de 600 patients souffrant de dépendances (tabac, alcool, cannabis, tramadol, crack, etc.) de retrouver une vie stable. La majorité des patients sont des jeunes de 23 ans en moyenne, souvent en échec scolaire ou en proie à la violence.

Pour mener à bien ses missions, la clinique « Alia & Zéida » s’appuie sur une équipe variée : addictologues, psychologues, médecins généralistes, coachs sportifs, et même un maître de yoga pour offrir une prise en charge globale aux patients.

Pourtant, en dépit de ces résultats probants, le centre n’a toujours pas obtenu la reconnaissance d’utilité publique souhaitée. « Sous l’ancien régime, on nous demandait une adhésion politique en échange. Aujourd’hui, notre dossier dort sur le bureau du ministre de la Santé depuis 18 mois », a déploré Dr Louma.
Devant un parterre d’invités de marque, comprenant des membres du corps médical, des autorités politiques, et du président de l’association SOS Tabagisme, le Dr Alphonse Louma a retracé son combat contre les addictions. Depuis la création de l’ONG Agir pour le Gabon en 1995 jusqu’à l’ouverture en 2020 du premier Centre de réhabilitation et de traitement des addictions, sa trajectoire et sa résilience témoignent d’une lutte acharnée contre ce fléau.
Il a lancé un appel au Président Brice Clotaire Oligui Nguéma, espérant que la 5ᵉ République accordera enfin une attention sérieuse à la lutte contre les addictions, conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif. « L’addiction est une maladie chronique, pas une simple question de volonté », a renseigné Dr Louma, rappelant que le rétablissement est un processus continu.
Anthony Sylvère Mba Nkogho, Président de SOS Tabagisme Gabon a de son côté fustigé l’absence d’application stricte de la loi antitabac, 12 ans après son adoption. « Comment comprendre que fumer dans les lieux publics soit toujours toléré ? Que la Commission nationale de lutte contre le tabagisme n’existe toujours pas ? », s’est-il indigné.
Avec 8 millions de morts annuels liés au tabac (dont 1,2 million de non-fumeurs), l’industrie du tabac continue ses « tactiques de séduction », malgré les conventions internationales ratifiées par le Gabon. « Il est temps de lever les masques et d’agir ! » a martelé le Président de SOS Tabagisme Gabon.
Elliott Ana Merveille et Bétines Makosso
