Depuis l’arrivée de Brice Clotaire Oligui Nguema au pouvoir, le ton est donné : il faut construire, relancer, transformer. Un mot d’ordre clair, répété à chaque allocution. Mais à quoi bon vouloir reconstruire un pays si certains ministères traînent les pieds pendant que le peuple patauge dans la boue ?
Dans sa capsule virale Cash, le journaliste Chamberland Moukouama a relayé une situation qui ne fait sourire personne : l’axe Ntoum-Donguila, 28 km seulement, devient le symbole d’un malaise plus profond. L’administration dort. Les Travaux publics ronflent. Et les populations glissent, sous la pluie, dans des conditions dignes d’un autre siècle.
Mais ce n’est pas tout. Pour un simple entretien ?
Oui, vous avez bien lu. Ce n’est même pas un aménagement. Pas de bitume. Pas de béton. Juste… un entretien. Un petit rafraîchissement censé rendre la route praticable. Rien d’ambitieux, juste l’essentiel. Pourtant, rien ne se passe.
Alors la question devient encore plus brutale : si même entretenir une route devient un défi national, que dire de construire un pays ?
Et l’entreprise dans tout ça ?


Le marché a bien été attribué semble-t-il à l’entreprise MCD Industrie. Mais le chantier, lui, dort encore. Alors, les regards se tournent vers l’entreprise. Sauf qu’ici aussi, les choses sont floues.
Selon plusieurs sources, l’entreprise adjudicataire est réputée sérieuse, habituée à livrer même dans des conditions extrêmes, et connue pour préfinancer certains de ses projets lorsque l’administration traîne. Alors on s’interroge. A-t-elle reçu les fonds ? Ou bien est-elle otage d’une bureaucratie lente et d’un État qui ordonne sans décaisser ?
C’est un échec collectif, pas une affaire individuelle car, si cette entreprise, souvent saluée pour sa rigueur, reste muette, c’est peut-être qu’on l’a laissée sans munitions. Pas de financement. Pas de top départ. Pas de cadre clair. Dans ce cas, ce ne serait ni elle, ni les populations, les vrais responsables. Mais bien un système où chacun veut construire… à condition que l’autre commence.
28 km d’entretien raté : plus qu’un échec technique, un symbole
Le président veut bâtir. Mais peut-on construire avec des instructions floues d’une administration dépassée par les enjeux, des budgets bloqués et des exécutants impuissants ? Peut-on parler de transformation nationale avec des routes qui n’osent même pas rêver de bitume ? L’axe Ntoum-Donguila mérite mieux qu’un rafistolage fantôme. Il mérite un vrai projet. Et, surtout, il mérite qu’on réponde.
Marie Dorothée & Gabonaclic.info
