Pl@ntNet au Gabon : l’intelligence artificielle au service de la forêt

Une formation de terrain autour de l’application Pl@ntNet s’est ouverte mardi à l’Arboretum Raponda Walker, situé au nord de Libreville. Ce projet porté par le programme One Forest Vision rendra désormais possible au Gabon, l’identification des plantes grâce à une photo sur son téléphone. La formation a réuni des chercheurs, passionnés de nature et acteurs engagés dans la préservation de la biodiversité.

Séquence d’un test pratique sur l’application Pl@ntNet à l’Arboretum Raponda Walker © Gabonactu.com

Pendant cinq jours, chercheurs, doctorants, ONG et amateurs éclairés se retrouvent entre les locaux du Centre national de recherche scientifique et technologique (CENAREST) et la forêt pour apprendre à se servir de cet outil d’identification botanique basé sur l’intelligence artificielle.

« Pl@ntNet vous permet d’identifier les arbres à travers une photo que vous prenez avec votre smartphone. Même hors connexion, l’application compare votre image à une base de données embarquée et propose des suggestions avec un pourcentage élevé de fiabilité », explique le professeur Donald Midoko Iponga, Directeur de l’Institut de recherche en écologie tropicale (IRET).

Le fonctionnement de l’application est simple : on prend une photo d’une feuille, d’un tronc ou d’une fleur, et l’algorithme génère des propositions, classées par pertinence. Chaque donnée partagée est ensuite validée par un comité scientifique. « Cela ne remplace pas les botanistes. Mais cela aide à identifier les espèces, à sensibiliser et à faire progresser la connaissance », a expliqué le Directeur de l’IRET.

Animateurs et séminaristes sur l’application Pl@ntNet © Gabonactu.com

L’enjeu est de taille au Gabon où il est très difficile de protéger ce qu’on ne connaît pas. Or, dans le pays, une large part des écosystèmes reste encore à documenter, souligne-t-on.

Murielle Simo-Droissart, botaniste tropicale et animatrice du projet en Afrique centrale, a souligné l’importance de l’implication citoyenne derrière ce projet. « Le modèle doit être entraîné avec des images locales. Il est donc crucial que ceux qui connaissent les plantes sur le terrain partagent leurs observations », a-t-il suggéré.

Développée en lien avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Institut de recherche et de développement (IRD), l’Institut français de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) et la Fondation Agropolis, l’application Pl@ntNet, objet d’une première formation pratique au Gabon, a permis d’en tester l’usage sur le terrain, entre forêt et laboratoire.

Cette formation s’inscrit dans le programme One Forest Vision, né après le One Forest Summit de 2023. L’initiative soutient la recherche, la formation et la conservation des forêts en Afrique centrale. Elle mobilise chercheurs, institutions et citoyens autour d’un même objectif : mieux connaître les écosystèmes tropicaux pour mieux les préserver.

Cette initiative régionale, qui s’implante au Gabon, après le Congo et le Cameroun, vise à terme à impliquer largement la population dans un projet de science participative à grande échelle. « Pl@ntNet est gratuit et nous faisons tout pour que ça le reste », indiqué Murielle Simo-Droissart, chercheuse et animatrice du projet dans la sous-région.

Alph’-Whilem Eslie et Luan Martinez

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