Envoyée spéciale du gouvernement israélien à l’investiture du président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, la Vice-ministre israélienne des Affaires étrangères et membre de la Knesset (parlement), Sharren Haskel, 40 ans, a accordé un entretien exclusif à la rédaction de Gabonactu.com dans lequel elle évoque la nécessité de renforcer les relations entre son pays et le Gabon, la mise à la disposition des jeunes gabonais des formations en Israël y compris des technologies dont son pays est l’un des modèles et bien évidement la guerre en cours à Gaza contre le Hamas. Lecture !
Qu’en est-il des relations entre le Gabon et Israël ?
Tout d’abord, il était très important pour nous, pour le président d’Israël et pour le gouvernement d’Israël de venir à la cérémonie d’investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Notre but est de renforcer nos relations, de renforcer notre amitié et de voir comment nous pouvons mieux collaborer.

S’agissant maintenant des relations bilatérales, comme vous le savez, il y a toujours plusieurs niveaux. Il y a le niveau de peuple à peuple, il y a le niveau de parlement à parlement, et puis il y a le niveau de gouvernement à gouvernement. Même s’il existe de bonnes relations et une bonne collaboration, nous voulons les renforcer.
Nous voulons notamment que le peuple gabonais connaisse et soit proche du peuple israélien et que le peuple israélien connaisse, aime et comprenne le peuple gabonais. Nous voulons de meilleures relations commerciales avec nos deux secteurs industriels. Nous voulons également de meilleures relations gouvernementales entre nos deux gouvernements. Il y a tant de choses que nous pouvons faire ensemble pour créer un avenir plus stable et plus prospère pour nos deux pays.
La population gabonaise est très jeune. Elle a besoin de technologie et Israël en possède. Votre pays peut-il être une solution pour les jeunes gabonais ?
Oui, absolument ! Je veux dire qu’Israël est la nation des start-ups. Nous avons tellement de nouvelles industries qui sont en train de s’implanter.
Nous avons beaucoup, beaucoup de nouvelles inventions et d’avancées technologiques. Ce sont des choses, vous savez, qui font l’objet de nombreuses collaborations entre d’autres pays. Mais nous souhaitons tout particulièrement renforcer cette collaboration avec le Gabon. Je pense qu’il y a ici des gens au grand cœur et des esprits brillants. Et je pense que certaines des collaborations que nous pouvons mettre en place ensemble peuvent ouvrir l’avenir pour les deux pays. En résumé, je pense que les jeunes gabonais ont soif de technologies. Israël peut devenir une solution pour eux.
Est-il possible pour certains jeunes Gabonais de se rendre en Israël pour y poursuivre leurs études ?
Oui. Il y a différents projets et cours que nous organisons dans différents domaines pour acquérir de l’expérience et des connaissances en Israël. Cela fait partie des accords bilatéraux qui sont signés entre les deux gouvernements.
Je suis ici pour essayer d’établir le premier lien afin que nos ministères et nos industries puissent commencer à coopérer sur cette base.
Le problème, c’est qu’en Israël, il y a de plus en plus de problèmes de sécurité. N’est-ce pas un handicap ?
Nous avons de nombreux défis à relever en matière de sécurité. Vous savez, l’année qui vient de s’écouler a été extrêmement difficile pour nous. Le 7 octobre 2023, le Hamas, une organisation terroriste palestinienne, a commis le pire massacre de Juifs depuis l’Holocauste, où de nombreuses jeunes filles ont été violées, des personnes âgées ont été brûlées vives, 251 otages ont été enlevés de leur lit pour être emmenés dans les cachots de torture souterrains de Gaza. Ce fut un moment dévastateur pour nous.
Mais grâce à nos progrès, à nos technologies de sécurité et à la volonté de notre peuple, nous avons fait preuve d’une grande force au cours de l’année qui vient de s’écouler. Le Moyen-Orient est en train de se redessiner grâce aux progrès militaires que nous avons pu réaliser en détruisant une grande partie des capacités du Hezbollah et du Hamas.
Sur le plan de la sécurité, nous pouvons donc coopérer étroitement pour relever les nombreux défis auxquels le continent africain est confronté, de même que les continents européen, sud-américain et américain.

Nous avons une coopération étroite en matière de sécurité avec beaucoup de ces pays et je pense qu’avec l’extrémisme et l’islam radical, lorsque nous voyons ce qui se passe avec Boko Haram et Al Shabaab, avec Daesh et d’autres organisations radicales, il est très important que nous nous unissions pour vaincre la destruction que ces organisations terroristes apportent. Nous en avons fait l’expérience directe.
Nous savons ce que les Africains endurent lorsqu’ils tentent de défendre leur liberté, leur foyer et leur sécurité. Je pense donc qu’à cet égard, j’espère qu’il y aura une collaboration plus étroite entre nos deux pays.
Quand espérez-vous pour mettre fin à cette guerre ? Y a-t-il des négociations ou Israël espère-t-il mettre fin à cette guerre par la force ?
Ecoutez, notre espoir est d’avoir un avenir stable et pacifique pour nos enfants. C’est notre objectif. En fait, après le 7 octobre, avec toute la douleur, il nous a fallu trois semaines pour mettre en place l’opération. Pendant ces trois semaines, nous avons dit que nous ne voulions pas de guerre à Gaza.
Si le Hamas se rendait et nous ramenait les membres de nos familles qu’il a enlevés et qu’il torture depuis plus d’un an et demi, il n’y aurait pas de guerre. Mais malheureusement, nous avons affaire à une organisation terroriste très violente. C’est pourquoi nous espérons pouvoir démanteler cette organisation terroriste et ramener nos otages afin que nos enfants aient un avenir plus sûr.
Madame le ministre remercie de votre disponibilité.
Merci beaucoup. Que Dieu bénisse Israël. Que Dieu bénisse le peuple gabonais et qu’il bénisse Israël pour qu’il nous apporte à tous la stabilité, la sécurité et la prospérité.
Merci beaucoup.
Je vous remercie. Au revoir.
Propos recueillis à Libreville et traduits de l’anglais en français par la rédaction de Gabonactu.com
