Le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation Hermann Immongault a réuni en assemblée plénière les membres de la Commission supérieure des jeux de hasard (CSJH) à l’issus de laquelle plusieurs mesures draconiennes ont été annoncées pour arrêter le désordre constaté dans ce secteur.
Désormais au Gabon, l’entreprise E-TECH SAS de droit gabonais a été choisie pour avoir la visibilité totale sur l’ensemble des flux financiers de l’écosystème des jeux et paris par le biais d’une plateforme d’agrégation.
Libreville a acté l’accompagnement de l’Etat par cet opérateur dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP).

« En adoptant à l’unanimité l’accompagnement du pays par un agrégateur, les membres statutaires de la Commission Supérieure des Jeux de Hasard entendent mettre fin au désordre et aux pratiques déviantes observées dans ce secteur, toutes choses qui vont à l’encontre de l’intérêt supérieur de la Nation », précise un communiqué du ministère de l’Intérieur.
« Les réformes envisagées dans ce secteur ne menacent en rien les emplois des Gabonais qui y travaillent », précise le texte.
Libreville a aussi décidé de frapper toutes les entreprises qui exercent dans ce secteur dans l’illégalité.
« De nombreux opérateurs du secteur exerçant dans l’illégalité, c’est-à-dire sans licence du Ministère de l’Intérieur, les Commissaires les ont mis en demeure et disposent d’un délai supplémentaire de soixante douze (72) heures pour se conformer à la loi faute de quoi, les sanctions prévues à cet effet seront applicables », somme le gouvernement.
« Le dimanche 25 mai 2025, la Commission Supérieure des Jeux de Hasard se réunira en Assemblée plénière extraordinaire afin de statuer sur la nature des sanctions applicables aux entreprises qui vont persister dans l’illégalité après la mise en demeure », prévient le gouvernement.
La sortie du gouvernement intervient après la fuite d’un opérateur économique qui a enfumé les gabonais via un jeu visant à protéger les animaux en remportant des bénéficies faramineux.
L’opérateur du jeu Safety proposait l’achat d’animaux virtuels et de verser quotidiennement une somme pendant une certaine période afin d’engranger des très grands bénéfices en numéraires.
Par exemple, un crocodile coûtait 450 000 FCFA et rapportait 20 800 FCFA par jour à son propriétaire, soit un gain espéré de 7 592 000 FCFA après 365 jours. Le chameau, lui, valait 900 000 FCFA et promettait 45 000 FCFA quotidiens, pour un total de 18 000 000 FCFA après 400 jours.

Les transactions s’opéraient exclusivement sur une plateforme numérique. L’entreprise a subitement fermée laissant dans le désarroi des dizaines de gabonais dont la somme de versements s’élèverait à plus d’un milliard de FCFA.
Le ministre de l’Intérieur ne fait aucune relation entre sa sortie et cette affaire qui a éclatée en début de semaine.
Carl Nsitou
