Ousmane Cissé© (Montage) GabonReview et fgis-gabon.com
C’est désormais acté ! Ousmane Cissé a démissionné de son nouveau et juteux poste de directeur général de la SEEG. La question est la suite de ce feuilleton qui laissera des traces indélébiles.
Le conseil d’administration de la SEEG et même les autorités gabonaises ont fait face jeudi à une grosse vague anti Ousmane Cissé nommé 4 jours auparavant au très convoité poste de Directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).
Motif de cette inimitié : le nouveau patron de la société mal et bien aimée des gabonais ne serait pas gabonais. Il est sénégalais alors qu’il a bien acquis la nationalité gabonaise par décret.
La contestation démarrée timidement par les activistes sur les réseaux sociaux a pris une ampleur aux allures du démarrage d’une révolution lorsque le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (SYNTEE+) a rassemblé les salariés de l’entreprise jeudi matin devant le siège de la société pour protester contre cette nomination.
Activistes et anonymes ont pris le train en marche. Les menaces de paralysie de la société surtout celle de couper le courant dans les ménages ont probablement décidé les dirigeants du pays et le conseil d’administration de la société. Ousmane Cissé a donc rendu son tablier. Il a donc « enlevé son corps », comme on dit au Gabon.
Dans sa lettre de démission, Ousmane Cissé a expliqué sa volonté de ne pas constituer un obstacle à l’objectif de transformation de la SEEG, qui ne peut être réalisé que dans un climat de sérénité, rapporte Media 241, un journal en ligne.
La suite du Game
Pour le moment, son adjoint, Sylvère Biteghe a rapidement été copté DG. Il était précédemment Directeur Général Adjoint en charge de la Technique et des Opérations. Il est donc provisoirement le 3ème larron de ce feuilleton qui est loin de s’achever.
En principe, une réunion du conseil d’administration doit être convoquée pour désigner un nouveau directeur général. Qui ? Avec quel profil ? … Un enchaînement de questions auquel il faut tenir compte dans cette ambiance préélectorale.
Le gouvernement peut aider la SEEG à sortir gaillardement de la crise. Soit annuler les récentes nominations pour revenir à la situation d’avant crise. Dans ce sens, Gustave Christian Mayi débarqué de la SEEG reviendrait occuper son fauteuil et Ousmane Cissé retour occuper le sien au Fonds gabonais pour les investissements stratégiques (FGIS) + ce poste est encore vaquant +. L’affaire serait ainsi bouclée à l’amiable.
Cela a été fait lorsque le gouvernement a tenté d’affecter tous les gouverneurs chacun dans sa province d’origine.
Mais cette hypothèse est difficile d’être appliquée sur toute la ligne. L’on ne sait pas ce que les autorités ont reproché à Gustave Christian Mayi qui pourtant ne s’empêche pas d’enfiler publiquement le boubou du PDG, le Parti démocratique gabonais au pouvoir. Cette affichage procure généralement des faveurs.
L’autre schéma serait de confirmer l’actuel DG à défaut de dénicher une autre perle rare. Qu’à cela ne tienne, le conseil d’administration et le pouvoir (propriétaire de l’entreprise) ont toutes les cartes en main.
En fin, il y aurait-il par la suite une chasse aux sorcières en interne contre les salariés qui ont publiquement manifesté leur opposition à Ousmane Cissé ? C’est la dernière partie du Game qui s’est joué jeudi. Pour le moment, le roi est mort. Vive le roi !
Daniel Etienne
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