Dame nature est en colère ! La capitale gabonaise fait les frais. Les 7 morts de la semaine dernière au PK8 étaient comme le signe annonciateur d’une catastrophe à vernir.
Jeudi matin, chacun dans son quartier croyait être la seule victime de la colère de dame nature. Mais au fur et à mesure que les images ont inondé les réseaux sociaux, on réalise que c’est quasiment tous les quartiers qui font les frais des pluies diluviennes qui s’abattent sur la capitale depuis une semaine.
Nzeng Ayong le 6ème arrondissement où un grand canal a été récemment construit grâce à un financement de l’Union européenne n’est pas épargné. Trop de maisons sont immergées. Le canal a débordé. Les riverains dénoncent un travail mal fait ou inachevé. Les eaux du bassin versant collectées partout n’ont pas été canalisées jusqu’à l’océan. Du coup les populations qui étaient dans des zones non inondables font les frais de cette œuvre inachevée.
Au Haut comme au Bas de Guegué, la musique est pareil. Inutile de citer les quartiers nord où le lux des résidences privé ne suit pas les ouvrages d’assainissement.
La Cité Mébiame s’est signalée par des glissements de terrain qui menacent dangereusement des habitations pourtant construites avec des matériaux lourds.
Bangos, le quartier de tous les mystères n’est pas en marge de ce tableau sombre. Un homme a eu la vie sauve simplement parce qu’il a été retenu loin de la maison par la pluie. Au petit matin, il a trouvé toute la maison remplie de boue d’une terre qui a coulée comme du sucre dans une tasse d’eau.
URBANISATION ANARCHIQUE
Dans les « mapanes ou quartiers pauvres » comme dans les quartiers supposés huppés de la capitale, le mal est le même : mauvaise urbanisation.
Les populations fuyant le chômage, la sorcellerie et autres souffrances dans les villages s’agglutinent dans la capitale. Précarisées depuis le départ, elles replongent dans la précarité dans la capitale où elles s’installent dans les bassins versant, les lits des rivières, les marécages, les versants de montagne etc…
Dans les fameux quartiers huppés, la mauvaise urbanisation est la source du mal. Chacun fait à sa guise ou impose son grade, rang et qualité au détriment du bien-être collectif. La mairie se laisse piétinée. Le ministère de l’urbanisme n’existe que de nom. Elle se signale au grand public généralement lors des conflits sur les titres fonciers attribués avec légèreté à certains mollahs.
Ce qui arrive aux librevillois n’est donc pas une surprise.
Camille Boussoughou