Au Musée national le 30 septembre à Libreville, les diplomates et d’autres officiels suivant avec attention les explications sur le parcours du Dr Antônio Agostino Neto © JM
L’Ambassade d’Angola au Gabon en collaboration avec l’UNESCO a commémoré le 30 septembre 2022 à Libreville, le Centenaire du Dr Antônio Agostino Neto, premier Président de la République d’Angola considéré à juste titre comme un panafricaniste pour avoir été, non seulement, un combattant acharné ayant milité fortement à la libération de son pays du joug colonial portugais, mais également, un poète hors pair qui a contribué à l’émancipation et à l’indépendance de l’Afrique.
« Cette Journée revêt pour l’Angola un caractère historique chargé de signification et de symbole, car le président fondateur a été un combattant de la liberté qui a conduit à la tête du Mouvement population de libération de l’Angola, le MPLA, une résistance âpre et victorieuse contre la colonisation portugaise en Angola et un combat sans répit pour l’émancipation et l’indépendance du continent africain », a souligné dans son laïus, Lisethe Pena, Ambassadeur d’Angola au Gabon. C’était en présence de toute la représentation diplomatique lusophone et d’autres pays frères.
Au Musée national des Arts, rites et traditions du Gabon, lieu choisit pour célébrer l’évènement, des photos retraçant le parcours de l’homme politique multidimensionnel, ont été exposées au public venu nombreux. Une conférence animée par un panel des deux universitaires, a mis en relief le caractère patriotique de l’illustre personnage.
« C’est un homme politique patriote qui a su concilier le combat politique et l’affirmation culturelle », a indiqué le Dr Lucien Epimi Guia, enseignant à l’Université Omar Bongo.
Dans son exposé, le Pr Joâo Sebastiào Teta, enseignant à l’Université Agostinho Neto de Luanda, a souligné la vision futuriste de celui qu’on appelait en langue locale « Kindumbu », « Kilamba » qui signifie « guerrier ». Le guerrier voulait une éducation et une formation de qualité inclusive pour des angolais, appelés à développer leur pays.
Contrairement aux colons, a-t-il insinué, Agostinho Neto avait créé dans sa lutte clandestine, des écoles à travers l’Afrique (Zaïre, Congo, Mozambique,…) et même en Angola pour préparer les jeunes angolais à gouverner le pays quand l’indépendance devait intervenir le 11 novembre 1975.
Pour le Pr Teta, « l’héritage colonial, c’est 90% des analphabètes après 5 siècles de colonisation ». Grâce aux fondements solides qui ont été posés par le père de l’indépendance, plus de 50 000 cadres ont été formés en un temps record, souligne-t-il.
« Digne fils de l’Afrique, outre sa stature d’homme d’Etat et d’ancien Président de la République, on retient de lui aussi et surtout l’homme de lettres et de culture dont la seconde détention, de 1955 à 1957 en raison de ses activités liées aux mouvement des nationalistes africains et antifasciste, n’a pris fin qu’à la suite des soutiens de la part de Jean Paul Sartre, François Mauriac, Louis Aragon, Simone De Beauvoir et Nicolas Guilnén », a indiqué pour sa part, Eric Voli Bi, Chef de Bureau, représentant l’UNESCO au Gabon et auprès de la CEEAC.
Sydney IVEMBI