Les deux assassins méditant sur leur sort devant la barre de la Cour criminelle de Port-Gentil le 27 juin 22 © Gabonactu.com
Pour la 30ème audience consacrée aux sessions criminelles publiques, la cour criminelle de Port-Gentil a condamné le 27 juin 2022 à la réclusion à perpétuité, deux prévenus pour l’assassinat de Charles Moulengui Nzembou.
L’assassin Jean-Bernard Mangouka Kebilianou, a tué de sang-froid il y a 5 ans, Charles Moulengui Nzembou avec la compacité de son ami Cyril Bissoua Memiaghé pour avoir, dit-on, une maison bien équipée et des conditions de vie meilleure au village Mpaga, localisé dans le Canton Anéngué au Fernan-Vaz près de Port-Gentil.
Le criminel aurait proposé à Armel Cyril Bissoua Memiaghé son complice de prélever les organes vitaux de la victime une fois mort « afin de les mettre sur le marché noir consacré aux crimes rituels ». Marché conclu ! C’est ainsi qu’ils mirent fin à la vie de Charles Moulengui Nzembou sans retirer ses parties vitales. Car certains de leurs complices ne s’étaient pas invités au sacrifice humain.
Dans son audition, Cyril Bissoua Memiaghé le complice a reconnu que c’est Jean-Bernard Mangouka Kebilianou qui avait assommé le précité à l’aide d’une pagaie. Ils avaient par la suite simulé le crime à une noyade dans la lagune Fernan-vaz .
Devant la Cour criminelle, Jean-Bernard Mangouka Kebilianou et Cyril Bissoua Memiaghé ont été reconnus coupables de crime d’assassinat et complicité d’assassinat.
Plusieurs heures plus tard, le verdict issu des réquisitions de l’avocat général est sans ambiguïté : réclusion à perpétuité. Me Eteno Amorissa et Me Dominique Ongonwou Dossou représentants la défense des accusés ont dans leur plaidoirie, sollicité l’acquittement de leurs clients au bénéfice du doute au vu de l’absence des éléments légaux, matériels et intentionnels.
Sauf que dans ce film d’horreur, Jean-Bernard Mangouka Kebilianou aurait préméditée la mort de Charles Moulengui Nzembou. Ce qui a conduit à cet homicide. Et la loi 21/63 du 31 mai 63 du code pénal en son article 224 tiret 1, qualifie cet acte comme étant un assassinat.
Cependant, selon l’article 48 du code pénal, Cyril Bissoua Memiaghé est le complice par excellence de cet assassinat prémédité pour y avoir participé activement avant d’accepter de tuer leur victime sans empêcher et dénoncer l’auteur du drame.
Vincent Ronazinault