Ça se passé à Tamalé, 3ème ville du Ghana peuplée d’environ 500 000 personnes située à 433 km de la capitale du pays, Accra. Un projet financé par la Banque africaine de développement (BAD) a transformé une savane en zone de production massive de nourriture bio, participant également à la lutte contre la pauvreté en zone rurale.
Lors de son lancement en 2018, le projet disposait d’une superficie de production de 87 hectares. Le succès de la phase pilote a poussé le curseur à 13 364 hectares en 2021. Les superficies cultivées devraient atteindre l’objectif de 20 000 hectares en 2022, selon les estimations des gestionnaires du projet.
A Tamalé, 118 agriculteurs produisent désormais 6,6 millions de tonnes de maïs contre 4,3 millions de tonnes au début du projet. La production du soja est passée de 1,83 million de tonnes à 2, 35 millions de tonnes. Tous sont quasiment sortis de la pauvreté pour devenir des opérateurs agricoles.
Elevage
Tamalé est devenu un site modèle de production de nourriture. Outre les légumes, les fermiers élèvent le poulet et les vaches. Les excréments de ces animaux sont récupérés pour en faire des engrais naturelles qui nourrissent les sols sans risque de les dégrader durablement.
Les producteurs de Tamalé se frottent les mains lorsqu’ils entendent la flambées des prix des engrais chimiques suite à la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
La BAD finance ce site de production dans le cadre du Programme d’investissement dans les savanes (SIP) financés tous les deux.
Selon Boahen Philip, économiste en chef des politiques agricoles à la BAD, l’intérêt de la BAD dans ce projet est justifié par le fait que le système de production de Tamalé utilise l’agriculture de conservation comme mesure d’atténuation du changement climatique.
Le SIP fournit plusieurs services dont le soutien à l’aménagement du territoire, des intrants agricoles de haute qualité et des divers soutiens techniques.
L’objectif de la BAD est de réaliser dans chaque pays sa vision, son ambition de « Nourrir l’Afrique » grâce aux graines qui poussent sur le sol africain, selon le président du groupe de la BAD, Akinwumi Adesina qui n’est pas trop favorable à l’aide alimentaire en direction du continent.
Yves Laurent Goma, envoyé spécial au Ghana