Guy Nzouba Ndama, président du parti Les Républicains (LR, opposition) dans une déclaration samedi à Lambaréné à l’occasion des journées parlementaires de l’opposition, a invité les gabonais à ne pas croire à la stratégie de débauchage massif des cadres et militants de l’opposition orchestré à coup de millions de FCFA à un an des élections générales (présidentielle, législatives et locales).
« Ne vous laissez pas intimider par ce qu’on voit tous les jours. On nous débauche des gens. Mais lorsqu’on les débauche c’est parce que nous sommes importants. Si nous n’étions pas importants, on ne viendrait pas prendre les gens chez nous à coup des centaines de millions de francs », a déclaré l’ancien président de l’Assemblée nationale qui avait claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG) en 2016 pour rejoindre l’opposition.
« Cet argent devait servir à arranger le réseau routier. Il devait permettre de nous acheter les médicaments dans les hôpitaux qui sont des simples mouroirs. Il devait permettre d’améliorer notre système éducatif. Chaque année on distribue le baccalauréat aux enfants, mais c’est un diplôme qui n’a plus de valeur aujourd’hui », a-t-il estimé sous les applaudissements d’un public acquis à l’opposition.
Avant de quitter la tribune, Guy Nzouba Ndama a utilisé un langage imagé. « Quand on va au combat, il y a des soldats qui marchent sur le champ de bataille. Il y a des soldats qui ont peur d’avancer et qui rentrent à la maison chez eux. Mais il y en a qui continuent. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Nous devons continuer le combat », a-t-il martelé avant de demander à l’assistance de ne pas se laisser abattre en soupirant : « on va encore faire comment ». « Ne prononcez plus cette phrase », a-t-il recommandé.
Vendredi, Guy Nzouba Ndama a enregistré la démission de son Secrétaire général, Vincent Ella Menié. Début mars c’est l’ancien Maire de Mouila, Jean Norbert Diramba et le député du 1er siège de Tchibanga, Jean Pierre Doukaga Kassa qui ont claqué la porte des LD. Ils ont tous deux été promus au gouvernement.
Ancien hiérarque du PDG, Guy Nzouba Ndama a aussi prié samedi les militants de l’opposition de ne pas croire que le PDG a actuellement le vent en poupe suite à la démonstration actuelle de force dans toutes les localités du pays à l’occasion de la célébration en différé du 54ème anniversaire du parti fondé le 12 mars 1968 par Omar Bongo Ondimba.
« Ne nous laissons pas mystifier par ce qu’on voit à la télé PDG tous les jours. C’est à coup de 1000 francs, 5000 francs qu’on va chercher les gens pour venir chanter ce que vous savez », a-t-il conseillé.
Désunie, en panne d’inspiration et minée par des querelles d’égo, l’opposition gabonaise s’est repliée ce samedi à Lambarené dans le centre du Gabon pour imaginer la meilleure stratégie pour terrasser le futur candidat du PDG à l’élection présidentielle de 2023.
Carl Nsitou