L’entreprise française de BTP, filiale du groupe Bouygues, avait facturé le tronçon de route de 7,5 km plus de 10 milliards de francs CFA. Un montant proprement astronomique qui n’a pas échappé aux fourches caudines de la task force sur la dette, mise sur pied sous la supervision de l’ex-coordinateur général des affaires présidentielles Noureddin Bongo Valentin.
C’est la très informée Lettre du Continent qui, dans sa dernière livraison datée de ce mercredi 12 janvier, fait ces révélations.
« Suite à l’enquête de la Banque mondiale sur ses activités à Madagascar, dont les conclusions ont été rendues publiques le 4 janvier, le groupe de BTP français Colas a accepté de revoir à la baisse le coût de la rénovation de la seule voie d’accès à Libreville, vivement contestée par les autorités gabonaises », fait savoir le bimensuel panafricain.
« Dans les derniers jours de décembre (…) un cadre du groupe, Benoît Chauvin, était dans l’avion pour éteindre une autre crise (que celle à Madagascar, NDLR), cette fois-ci au Gabon. Numéro deux de l’unité Business Development et ancien directeur général adjoint Afrique du groupe, Benoît Chauvin avait pour mission de parlementer avec les autorités gabonaises qui contestent vigoureusement depuis le mois dernier le coût de la rénovation des 7 km dit PK5-PK12, la seule voie d’accès à Libreville par la route », renseigne La Lettre du Continent.
Un coût exorbitant par km, jamais vu ailleurs dans le monde
En effet, la task force sur la dette extérieure, mise sur pied par l’ex-coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, à la suite de celle – très efficace – sur la dette intérieure qui avait permis à l’Etat d’économiser plus de 600 milliards de FCFA (de dettes indument réclamées) – avait mis en lumière un surcoût manifeste s’agissant de la construction de ces infrastructures routières. Plus de 10 milliards de FCFA pour 7,5 km, soit environ d’1,5 milliard le km ! Du jamais vu ailleurs dans le monde.
« Arrivé le 20 décembre à Libreville, Benoît Chauvin a parlementé avec la task-force menée par Pierre Duro sur les prestataires internationaux du pays et a accepté de revoir son offre en proposant au Gabon de bitumer pour le prix initialement fixé pour le chantier de rénovation de la route PK5-PK12, 9,5 km de route supplémentaires », complète La Lettre du Continent qui, au passage relève le caractère « ultra-politique (de ce chantier) car il a un impact direct et immédiat sur la vie des habitants de la capitale gabonaise ».
Et notre confrère de conclure : « L’accord entre Libreville et Colas a été scellé juste avant Noël ».
Source : Lalibreville.com