Jean Ping, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 qu’il a affirme toujours avoir remporté et se présente toujours comme le président élu par les gabonais demande dans une déclaration samedi de « retirer » le « texte » sur la dépénalisation de l’homosexualité « qui divise » les gabonais.
« Il est plus que nécessaire, pendant qu’il est encore temps, de retirer ce texte qui divise », a-t-il ordonné dans sa déclaration dont la rédaction de Gabonactu.com a obtenu une copie.
L’objectif, selon Jean Ping, est « d’éviter la montée de la violence et que certains compatriotes ne soient jetés en pâture ou que notre pays, le Gabon, ne soit stigmatisé, à tort ».
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) regrette que le peuple souverain n’ait pas été consulté avant l’adoption de cette loi.
« Cette démarche n’ayant pas eu lieu, les réactions vigoureuses ou le clivage et le tollé général que l’on observe, par rapport au débat sur la dépénalisation de l’homosexualité, exigent désormais qu’une large consultation se fasse. C’est du reste ce qui aurait dû être fait », suggère-t-il.
Jean Ping se demande pourquoi cette loi a été voté en urgence par les députés et sénateurs ?
« Depuis le 21 juin dernier, le Peuple Gabonais a été mis devant le fait accompli : le régime usurpateur a fait voter, en urgence et dans la précipitation, la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon », rappelle-t-il.
« Je considère pour ma part, que sans consultation aucune, un choix a été imposé aux Gabonais et ce choix fait désormais débat et divise le corps social », poursuit-il.
« Sur le fond ou sur la forme, alors que nous vivons un moment historique qui pousse chaque Nation responsable à penser le monde post-‐Covid-‐19, le monde de demain, cette initiative totalement inopportune aux allures de diversion, a toutes les raisons d’être condamnée », ajoute-t-il.
« Qu’est ce qui justifiait, alors que les Gabonais se battent contre un virus qui bouleverse complètement leur vie, qu’on s’aventure aujourd’hui, à faire voter, en urgence, pistolet à la tempe, une loi qui, au lieu de régler un problème en soulève un autre, la division ? » s’interroge celui qui a été au gouvernement gabonais sous le long règne d’Omar Bongo Ondimba.
« Ce régime est en total déphasage avec la majorité de ceux qui se sont déjà exprimés pour prendre position sur ce débat de société : dans une large et écrasante majorité, les Gabonais ne veulent pas de cette dépénalisation de l’homosexualité ! » conclu-t-il.
Marie Dorothée