Roland Désiré Aba’a Minko, homme d’affaires moins prospère et ancien candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016 qui avait annoncé dans un message vidéo, le 16 juin 2017, avoir pris la tête d’une révolution pour renverser le président Ali Bongo Ondimba, mal élu selon lui, a été présenté à la barre ce lundi devant la Cour correctionnelle avec deux de ses complices.
Placé sous mandat de dépôt le 27 juin 2017, risque la réclusion criminelle à perpétuité et des lourdes amendes. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses ayant troublé la paix publique, incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat et trouble contre la paix publique.
Les faits
M. Aba’a Minko a été interpellé dans les locaux abritant le siège de la Délégation de la Commission de l’Union européenne (UE) au Gabon. Il s’y est rendu pour demander un asile. Il était porteur du présumée bombe qu’il menaçait d’exploser si sa demande était rejetée, ont indiqué plusieurs sources concordantes.
Le 16 juin en milieu de matinée, l’opposant avait commis un commando qui a attaqué de manière simultanée trois médias gabonais (TV+, Africa N°1 et Kanal 7) pour imposer la diffusion sur leurs antennes d’un message vidéo intitulé « la révolution du peuple ».
Dans ce message diffusé partiellement par la télévision privée TV+ où le personnel a été pris en otage sous la pression des armes factrices, Roland Désiré Aba’a Minko déclare « qu’accompagné d’autres compatriotes déterminés à animer une révolution pour la libération du peuple, ils ont planifié des actions de déstabilisation de l’autorité de l’Etat ».
L’opposant a annoncé avoir posé « des explosifs dans les édifices publics avec mise à feu télécommandée et la prise en otage des occupants, la neutralisation des sites militaires stratégiques identifiés par satellite ».
Dans le message, l’opposant a appelé à une paralysie de l’économie nationale en demandant à tous les opérateurs économiques de cesser toute activité.
Arrestation et prison
Roland Désiré Aba’a Minko a notamment demandé au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba de « quitter ses fonctions dans un délai de 72 heures ». Dépassé ce délai, l’opposant a prédit qu’il fera du Gabon « un point noir » en faisant sauter un à un les édifices publics déjà piégés.
Pendant que le commando opérait, Roland Désiré Aba’a Minko s’est rendu à l’ambassade de France pour remettre un mémorandum à la France lui demandant de dégager Ali Bongo Ondimba du pouvoir. Une autre version affirme que l’opposant a sollicité la protection de la France qui le lui a refusé. Il s’est ensuite rendu au siège de la délégation de l’Union européenne où il s’est introduit avec « une bombe », selon ses propres déclarations.
Après avoir tenu en haleine le siège de l’UE et son personnel, Roland Désiré Aba’a Minko a été interpellé par la Police judiciaire (PJ). Plus personne n’a plus jamais parlé de lui durant sa détention provisoire à la prison centrale de Libreville. Pas même la coalition de Jean Ping dont il était un des membres pour avoir renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2016 en faveur de Jean Ping.
Carl Nsitou