L’ancien ministre du pétrole Noël Mboumba durant sa conférence presse le 12 mars 2020 à Libreville © Archives Gabonactu.com
L’ancien ministre du pétrole, considéré à tort ou à raison par certains dans l’opinion comme traître et d’autres comme sauveur de la République pour avoir assumé avec courage les délits pour lesquels il avait été inculpé puis placé en détention préventive et libéré par la suite provisoirement trois mois plus kutahya escort tard le 11 mars dernier, fait l’objet d’une cabale saugrenue orchestrée vraisemblablement par les extrémistes de tout bord.
Depuis quelques jours l’honneur de Noël Mboumba est souillé et déchiré dans tous les sens. Ce, dans les réseaux sociaux comme dans la presse. Le crime de lèse majesté commis par lui est celui d’avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, sous le coup de la liberté conditionnelle.
« S’agissant des faits qui me sont reprochés, je tiens à préciser à l’opinion que j’ai reconnu avoir exécuté des instructions malveillantes de la part des personnes qui ont profité de leur position dominante pour me conduire à poser des actes contraires à la loi », avait-t-il dit lors sa conférence de presse du 12 mars 2020.
Quoi de plus normal pour un citoyen accablé par les affaires. L’on peut sous-entendre que l’homme a coopéré avec la justice pour faire éclater la vérité. Celle liée au présumé coup de force pour déstabiliser les institutions. Le plan ourdit, dit-on, a été démantelé par les forces de sécurité et de défense. Bien heureusement.
En octobre 2019, Noël Mboumba à une fois de plus respecté la tradition en remettant les kits scolaires à 4000 enfants de Port-Gentil © D.R
Doit-on dire que cette éventualité est vue de l’esprit et qu’elle n’existe pas ? Pourquoi alors l’ancien tout puissant Directeur de cabinet du Président de la République, Brice Laccruche Alihanga et ses proches fidèles sont-ils incarcérés ? Bien que la mission première de l’opération scorpion soit orientée vers la corruption mais il n’en demeure pas moins, pour l’opinion que, les Ajeviens nourrissaient déjà l’ambitieux projet d’exercer les plus hautes fonctions de l’Etat. D’ailleurs, la honteuse parole lyrique « qui boude bouge » du messager d’Ali Bongo ne peut démentir cette posture. BLA, comme on l’appelait, se voyait en effet déjà aux commandes.
Laccruche Alihanga qui a fait la tournée républicaine de septembre à octobre aura fait sauter tous les verrous d’usage consacrés exclusivement au numéro un gabonais. Il s’est substitué à lui. L’homme bénéficiait donc de toute sa confiance. Mais hélas, il est tombé en disgrâce comme par enchantement. Le débat est là, comme dirait un confrère.
L’ancien ministre du pétrole Noël Mboumba est un homme politique doté d’une éthique et de la morale, n’en déplaise à ses détracteurs. Il en a bien entendu fait preuve durant sa gestion au ministère de l’économique. En sa qualité de ministre délégué en 2017, il avait contribué fortement pour endiguer l’inflation galopante des denrées alimentaires. Les prix de produits de première nécessité avaient baissé de 15%.
Au ministère du pétrole, on l’a vu à l’oeuvre, faisant la promotion du nouveau code des hydrocarbures promulgué par Ali Bongo en juin 2019 ou vantant les atouts du bassin sédimentaire gabonais aux Etats-Unis , à Londres ou en Afrique du Sud. Avec une attitude aux antipodes de la morgue véritable marque de fabrique des Ajeviens, Noël Mboumba a toujours été considéré comme proche des plus démunis.
Les témoignages dans son fief de l’Ogooué Maritime sont légions. Financement d’activités génératrices de revenus pour des personnes sans emplois, mise en place d’un fonds d’aide pour les femmes commerçantes, construction de maisons pour certaines familles démunies dans le 4e arrondissement: l’homme savait donner sans compter. Et pour cela, nul doute qu’il restera le meilleur atout d’Ali Bongo dans l’Ogooué Maritime.
Il va sans dire que de nombreux PDGistes de l’Ogooué Maritime voient en lui un véritable rival, bien qu’appartenant au même camp politique. Et beaucoup tremblent à l’idée de le voir revenir dans l’arène politique. Tout est donc fait pour décrédibiliser Noël Mboumba, quand bien même beaucoup d’autres traîneraient des casseroles et demeurent bien libres… comme l’air.
Camille Boussoughou