Les présidents des syndicats les plus représentatifs et influents de la santé (UPSA, SYNAPS, et SYMEFOGA) reçus vendredi en début de soirée par le ministre de la Santé, Max Limoukou, ont menacé de bloquer tous les hôpitaux du pays pour punir le gouvernement accusé de gesticulation de mauvais goût dans la recherche des pistes de sortie de la grève en cours dans la santé.
« Cet après-midi, on pensait que la secrétaire générale de l’économie venait nous donner des délais et puis permettre à ce que les leaders syndicaux communiquent avec leur base. Finalement on vient nous poser un problème de liste de paiement. Si le gouvernement ne trouve pas de solutions, vous verrez que ce sont toutes les organisations syndicales de la santé finiront par faire au moment où il ne le faut pas, parce que nous parlons du coronavirus qui est déjà au Cameroun voisin. Si nous nous préservons jusque-là, c’est pour permettre au gouvernement de trouver assez rapidement des solutions », a fulminé le Secrétaire général du SYNAPS, Serghes Mickala Moundanga.
Le syndicat des médecins qui observait encore la neutralité depuis le déclenchement de la grève du personnel paramédical et les infirmiers ont également déposé un préavis de grève.
Durant l’audience vendredi, le ministre de la Santé était en compagnie de la Secrétaire générale de l’économie venue présenter aux syndicalistes le travail effectué par son ministère. 4 000 agents de la santé n’auraient pas d’identifiant d’où la difficulté pour le gouvernement de solder ce dossier.
Les syndicalistes ont unanimement rejeté cet argument. Ils ont exigé le paiement urgent de cette PIP. Les syndicats s’étonnent des arguments du gouvernement car, selon eux, la PIP a été régulièrement payée entre 2014 et 2015.
La PIP est une prime de motivation instituée par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, en 2014 pour encourager les agents publics à plus de performance. Malheureusement, cet objectif n’a pas été atteint. Le gouvernement, par ailleurs faisant face à une grave crise économique a simplement décidé de supprimer cette prime non opérationnelle. Le mal c’est que plusieurs administrations avaient déjà perçu leur prime du deuxième trimestre de 2015. Ce sont tous les ministères qui n’avaient pas encore perçu leur part qui sont montés au créneau depuis plusieurs semaines.
Eudes Rinaldy Leboukou