Dadi Mambenda, Directeur général de l’entreprise Equipe BTP arpente tous les bureaux administratifs et tous les circuits de la dépense publique dans l’espoir de se faire payer une modique dette publique mais en vain. Portrait d’un dirigeant d’une PME gabonaise tourné au ridicule (par les représentants de l’Etat) comme beaucoup d’autres qui vivent leur calvaire dans le silence.
Dadi Mambenda a réalisé le chantier de réhabilitation de l’école de Moukodoum de Pana dans la province de l’Ogooué Lolo, en 2014 par appel d’offres. Coût du marché : 250 millions de FCFA. L’entreprise a encaissé une avance de 80%. Puis le reste. Le chantier est réalisé à 100%.
Equipe BTP a reçu de l’ANGT, un procès-verbal de réception définitive du chantier. Jusque-là tout va bien. Les employés de l’entreprise ont le sourire aux lèvres. L’Etat a honoré sa facture. L’intégralité de la somme est versée à l’entrepreneur. Mais, il reste une partie à reverser par l’ANGT. Il s’agit de la retenue de garantie. C’est une somme de sécurité que l’ANGT retient sur les sommes versées pour parer à une quelconque difficulté de la part de l’entrepreneur.
Dadi Mambenda fonde ses espoirs sur cette somme pour honorer les dernières factures de ses fournisseurs et certains droits de ses collaborateurs. Le 18 novembre 2014, le Directeur des opérations de l’ANGT de l’époque, Thierry Boussillon reconnait par lettre que l’ANGT est redevable de la somme de 10 millions de FCFA à Equipe BTP au tire de la retenue de garantie. M. Boussillon quitte l’ANGT. Ses successeurs se sont murés dans un silence de marbre.
Dadi Mambenda acculé par ses fournisseurs et son personnel, saisi la justice qui condamne l’ANGT et l’instruit de payer immédiatement sa dette. Elle ne s’exécute pas. La situation dure. Elle évoque le prétexte que ce dossier a été traité par une équipe qui n’est plus en poste.
« L’ANGT a complètement piétiné le principe de la continuité de l’Etat, ce qui est une grave insécurité pour les affaires », regrette l’entrepreneur.
« Je suis dans le bourbier malgré la décision du tribunal », se désole celui dont les créances auprès de ses fournisseurs ont été majoré à cause de son incapacité de régler à temps ses engagements.
Le Club de Libreville qui rachète la dette intérieure ne peut pas racheter cette dette. Elle a expliqué à l’entrepreneur qu’il ne peut pas trouver une solution dans ce cas précis puisqu’il ne s’agit pas d’une dette mais plutôt d’une retenue stockée quelque part donc, à priori, sans difficulté à être reversée au propriétaire.
« Je lance un appel aux gouvernants de voir de près cette situation qui pénalise une PME locale », supplie l’entrepreneur.
Carl Nsitou