Le PDG de SOTRADER ditribuant les Motos-Ben aux coopératives de Ndendé le 15 septembre @ Gabonctu.com
Libreville, 16 septembre (Gabonactu.com) – Le Président directeur général (PDG) de la Société de transformation agricole et du développement rural (SOTRADER), Théophile Ogandaga a dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Gabonactu.com, manifesté sa satisfaction liée aux résultats positifs produits par le programme agricole GRAINE 3 ans environ après son lancement dans la province de la Ngounié et celle de la Nyanga. Au terme d’une visite de terrain dans les plantations, le patron de l’entreprise chargée de mettre en œuvre le vaste projet agricole visant à assurer à terme la sécurité alimentaire du pays, a toutefois relevé certaines difficultés qui freinent les capacités opérationnelles des coopératives. Lecture
Gabonactu.com : Nous sommes arrivé au terme de la mission, quels enseignés que vous pouvez tirer ?
Théophile Ogandaga : Il y a plusieurs enseignements qu’on peut tirer. D’abord il faut préciser que cette mission a eu pour objectif la distribution de matériel agricole pour permettre aux coopératives de faire correctement leur travail. Cette remise de matériel obéit à une demande qui a été faite par les coopératives. Par exemple dans la province de la Nyanga et de la Ngounié que nous avons visité, nous avons effectué une visite de terrain au début du mois de juin dernier et nous avons enregistré un certain nombre de doléances en particulier le besoin en matériel agricole, le petit outillage mais également il y avait les difficultés de transport. La distribution de ce matériel obéit justement à répondre à ces doléances, à satisfaire ce besoin-là. Donc le premier enseignement est un enseignement de satisfaction pour SOTRADER de satisfaire une doléance et une promesse qui nous avaient été faites à ces coopératives. Le 2ème motif de satisfaction c’est l’engagement des coopératives, la motivation que nous avons vu chez les coopérateurs à faire leur travail. Le 3ème enseignement c’est que nous avons constaté au niveau de la Nyanga, que la campagne d’aménagements qui a démarré, malheureusement les progrès sont lents par rapport à la période agricole où en septembre nous espérions que les aménagements sont terminés et que nous passons à la phase du planting. Là nous avons constaté que les aménagements ne sont pas très avancés. Il nous reste encore deux à trois semaines, pour pouvoir accélérer les travaux d’aménagements pour que les objectifs de calendrier que nous avons établi atteints.
Gabonactu.com : Seulement les coopérateurs relèvent un problème de tracteurs et autres machines lourdes qui devraient servir à ces aménagements ?
Théophile Ogandaga : Tout à fait. Ils nous relèvent ce problème-là de tracteurs, de machines qui sont mise à disposition. Cependant on réalise qu’il fallait d’autres types de machines pour pouvoir bien faire le travail, à savoir des Bulldozers et des Tractopelles. Les tracteurs sont bien disponibles. Mais qui de temps à autre ils tombent en panne comme cela est coutumier lorsqu’on utilise de façon intensive ce type de matériel. Donc ce n’est pas un manque de disponibilité de tracteurs. Ce qui pose problème au niveau de la Nyanga et qu’on a constaté c’est que la nature du terrain nécessite le travail de Bulldozers et de Tractopelles. Nous avons pris notes et nous allons nous attelés à mettre à disposition des coopératives ce matériel-là.
Gabonactu.com : Globalement, combien des kits agricoles et des Motos-Ben ont été distribués dans les deux provinces ?
Théophile Ogandaga : Dans la Nyanga lorsqu’on prend le village de Bilanga et les villages aux alentours, nous avons 20 associations agricoles qui sont des coopératives. Le nombre total de personnes dans ces associations s’élève à 300 membres. Nous avons distribué 300 kits. C’est-à-dire chaque membre de coopérative a droit à un kit. Un kit qui est composé, je vous le rappelle, de 11 éléments (Râteaux, Machettes, Pelles, Pioches, Arrosoirs, Brouettes,…) et puis chacune des associations a reçu un tricycle. Nous avons distribué dans la zone de Bilanga 20 tricycles ce qu’on appelle communément Motos-Ben et 300 kits. Lorsqu’on est à Tchibanga nous avons 4 coopératives, nous avons distribué 6 tricycles et 85 kits qui totalisent le nombre des membres que composent ces coopératives. À Ndendé dans la Ngounié nous avons 5 coopératives. Nous avons distribué 6 tricycles également et 87 kits. Ce qu’il faut savoir c’est que dans la distribution des kits, nous avons mis un accent à mieux récompenser les coopératives qui sont les plus performantes. Ça veut dire qu’au mois de juin nous avons procédé à une distribution du prix d’excellence en fonction de la façon dont les coopératives travaillent, en fonction de leurs performances. Aux meilleures coopératives nous leur avons distribué à chacune deux tricycles et les coopératives les moins méritantes, un tricycle (chacune). Ça c’est pour encourager l’esprit de performance. Pour encourager le fait que les coopératives puissent mieux travailler et qu’il y est une certaine émulation, une compétition entre elles, pour faire avancer les choses.
Gabonactu.com : Il y a 3 ans environ que vous avez lancé le projet GRAINE dans la province de la Ngounié et de la Nyanga, est ce qu’on peut dire que les objectifs ont été atteints ?
Théophile Ogandaga : Je ne dirai pas que les objectifs ont été complètement atteints. Il y a des domaines dans lesquels nous avons réussi, dans lesquels il y a des efforts à faire. Là où nous avons réussi c’est que nous avons réussi à aménager au niveau de la Nyanga 65 hectares. Ce sont des surfaces assez importantes qu’on n’avait jamais aménagé par le passé pour ce qui concerne la spéculation du manioc. Au niveau de la Ngounié, nous avons environ 60 ha également que nous avons aménagés. Nous sommes satisfaits du nombre d’hectares que nous avons aménagés et des récoltes que nous avons pu obtenir. Nous avons des rendements qui dépassent les 16 tonnes par ha. C’est quelque chose d’encourageant. Autre domaine d’encouragement, c’est que les coopératives par la vente de ces récoltes ont pu avoir des revenus. Nous avons réussi à générer de revenus auprès des coopératives. De ces revenus, les populations ont pu satisfaire leurs besoins de base et ont pu nourrir leurs familles. Vous avez pu voir par exemple à la coopérative ‘’Mutsighe’’ dans la province de la Nyanga qu’avec les revenus des récoltes, ils peuvent construire des cases. Nous avons vu une case qui est en construction. Nous n’avons pas pu visiter la coopérative ‘’Ponzi na Douabi ‘’ où ils ont pu achetez des broyeurs de manioc. Ces revenus que les coopératives ont pu avoir grâce à leurs récoltes c’est quelque chose de satisfaisant. Ça va dans le sens des objectifs que nous poursuivons. Que des coopératives soient des entreprises qui génèrent de l’argent et qui puissent en disposer non seulement pour nourrir leurs propres familles aussi pour investir dans les outils de production. Là où les choses marchent moins bien, l’esprit des coopératives. C’est la culture coopérative qui n’est suffisamment pas encrée et nous allons travailler d’arrache-pied pour essayer d’améliorer les choses. La culture associative n’est pas encore encrée parce que les coopératives ne tiennent pas des assemblées générales régulières comme il se doit. Le fonctionnement des coopératives laisse encore à désirer. Donc il y a matière à faire de ce côté-là. L’autre élément également où il y a des améliorations à faire c’est le rapport au travail des coopératives. Nous souhaiterions que les coopératives soient beaucoup plus dynamiques, qu’elles fassent leur travail de façon régulière. Que la plantation soit leur bureau où les membres des coopératives y vont régulièrement. Mais nous constatons que ce n’est pas encore le cas. La culture associative ça ne se décrète pas du jour au lendemain. Nous avons suscité la création de ces coopératives en 2015 et ça prendra du temps pour que ces groupements de femmes et d’hommes puissent fonctionner comme les autres coopératives ailleurs dans le monde. Un autre domaine où nous devons mettre beaucoup plus d’accents c’est la formation. Nous constatons que les techniques de travail moderne que nous voulons inculquer ne sont pas suffisamment maitrisées. Donc il va falloir que nous travaillions encore davantage pour faire de la formation. De ce côté-là nous sommes optimistes. Puisque avec la campagne de formations que nous allons bientôt lancer grâce à l’aide de la BAD qui nous a fait un don pour le renforcement des capacités de membres de coopératives, nous pensons que ce dont nous permettra de donner des formations qui soient à même d’améliorer la capacité de travail de coopératives.
Gabonactu.com : Vous parlez d’une production de manioc de 16 tonnes à l’hectare, est ce que sur le marché ça se ressent ?
Théophile Ogandaga : Sur certains marchés ça se ressent. Par exemple sur le marché de Tchibanga ça se ressent. Tous les acteurs de la filière manioc sont d’accord pour dire au niveau de Tchibanga que les importations de Manioc ont été soit arrêtées. Ce sont des importations qui venaient du Congo et que désormais c’est le manioc produit par les coopératives du programme GRAINE qui alimente le marché de Tchibanga. Ailleurs et dans le marché de Libreville ça ne se récent pas encore suffisamment. Le retard qui nous avons accusé au niveau de la production nationale n’a pas encore été comblé par le programme graine. Ça prendra des années encore. Le démarrage est très bon, ce que nous avons fait. Mais il faut encore des années pour que nous puissions combler ce retard là et sur le marché qu’on réduise de façon significative les importations et qu’on trouve sur le marché les produits made in Gabon.
Gabonactu.com : Gabonactu vous remercie
Théophile Ogandaga : C’est moi qui vous remercie
Propos recueillis par Sydney IVEMBI