Le pouvoir prépare la carotte et le bâton à la rentrée scolaire

 
Libreville, 11 septembre (Gabonactu.com) – La prochaine rentrée scolaire sera rythmée par des nombreuses surprises dans les salles de classe mais aussi le lancement des violentes réformes dont l’application intégrale changeront radicalement le système éducatif gabonais notamment sur le plan de la formation de son élite, à en croire les annonces faites mardi à Libreville par le porte parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi lors d’une conférence de presse.
 
A propos de la carotte, Ike Ngouoni a annoncé que le pouvoir a rénové 471 salles de classe. Le restant le sera dans le cadre de l’appel d’offres qui a vu des entreprises locales bénéficier de nombreux lots. Près de 80 000 tables-bancs ont été livrées dans les établissements scolaires des 9 provinces du pays. 106 salles informatiques seront construites dans les écoles du secondaire. Le projet a déjà démarré. Le porte parole de la présidence de la République a affirmé que les 3 000 ordinateurs prévus dans le cadre de la généralisation de la formation à l’informatique ont été réceptionnés.
 
L’année 2018-2019 ne sera pas cependant un long fleuve tranquille. Ike Ngouoni Oyouomi a rappelé que le président Ali Bongo Ondimba veut reformer le système éducatif qui forme trop de littéraires au détriment des scientifiques et techniciens aptes à participer dans la chaine de production des richesses nationales.
 
« L’idée n’est pas de se contenter de faire des petits pas, du paramétrique, mais de faire des réformes en profondeur, du structurel. Aux petites évolutions, nous préférons une transformation », a-t-il averti.
 
« L’idée n’est pas ici de faire pour faire mais, comme en matière de finances publiques, mais de faire pour obtenir des résultats et changer de paradigme », a-t-il ajouté dans son commentaire sur l’annonce du président de la République à ce sujet le 16 août dernier à l’occasion de la célébration de la fête nationale.
 
Le pouvoir veut « engager des ruptures pour tendre vers des modèles innovants. Des modèles en phase avec les enjeux actuels et qui permettent de répondre aux défis de l’heure dans des domaines stratégiques », a-t-il précisé.
 
L’ambition de Libreville est de régler à très court terme l’équation « formation-emploi ».
 
« Il faut cesser de former un trop grand nombre d’étudiants dans des filières où il n’y a pas de débouchés : les filières littéraires, les humanités, etc., et privilégier les filières techniques, scientifiques », selon M. Ngouoni Aila Oyouomi.
 
« Tous les aspects de ce secteur seront abordés, y compris les plus sensibles comme le système de bourse qui sera réformé pour être à la fois plus efficace et plus juste au nom de l’égalité, au nom de la méritocratie », a-t-il averti concluant que « c’est une réforme globale de notre système éducatif qui doit voir le jour ».
 
Une task force a été mise en place pour réfléchir sur les mesures à mettre en place pour le succès de ces réformes. Les partenaires sociaux (syndicats et patrons des établissements scolaires) sont impliqués.

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