Libreville, 9 janvier (Gabonactu.com) – Les services de la communication de la présidence de la République gabonaise se disent pas du tout surpris par l’avalanche des critiques suscitées par le discours des vœux à la nation prononcé le 31 décembre dernier par le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba.
« Malgré le fait d’être concrètes et de s’inscrire dans un discours clair et pragmatique, ces mesures font l’objet de critiques (ce qui est d’ailleurs légitime) », résume un document attribué aux services de la communication de la présidence dont Gabonactu.com a obtenu une copie.
Dans son message à la nation du 31 décembre 2016, Ali Bongo Ondimba a fait un certain nombre d’annonces et de projets à réaliser à très court terme. C’est le cas de l’électrification et l’adduction d’eau dans certaines zones rurales. L’un des projets les plus moqués est la création des cliniques mobiles dans chaque province afin de rapprocher la médecine des populations vivant dans les zones reculées.
Des gabonais ont tenté de démontrer via les réseaux sociaux que ce projet est irréaliste à cause du réseau routier en très mauvais état dans plusieurs localités. « Par où passeront les cliniques mobiles d’Ali Bongo ? » c’est la question qui légende une photo de deux véhicules 4×4 plantés dans un bourbier dans l’Ogooué Ivindo.
« Si certaines zones reculées sont difficilement accessibles, ce simple fait ne suffit pas pour remettre en cause la justesse de cette mesure et l’impact qu’elle aura sur la population », défend le document obtenu par Gabonactu.com.
« La réalité est qu’une partie de la population vivant en zones reculées nécessite des soins de base et qu’il leur est difficile de se déplacer vers les centres de santé. Quelle autre action aurait pu être mise en œuvre pour amener la santé vers la population dans ces zones et répondre à l’urgence ? » s’interrogent les concepteurs du document estimant que l’initiative répond à un besoin pressant avant de trouver des solutions pérennes.
« Le scepticisme ambiant ne doit pas l’emporter sur la raison. On peut adopter une posture de critique absolue contre le chef de l’Etat ou être déçu par des actions qui n’auraient pas eu les résultats escomptés auparavant. Mais cela n’empêche pas d’admettre que ces actions répondent à des besoins urgents et qu’elles cadrent avec une volonté politique d’apporter des solutions », conseille la présidence.
L’autre annonce d’Ali Bongo Ondimba à l’origine des critiques violentes est la création de 10 000 emplois grâce à l’exonération des cotisations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les nouveaux emplois créés dès le premier trimestre 2018.
« Il s’agit d’un discours concret et porté sur l’action qui répond directement aux besoins urgents que les Gabonais soulignent ci et là. Le chef de l’Etat les a entendus », argumente la présidence gabonaise.
« Ces actions visent à résoudre des problèmes urgents et à insuffler une dynamique à l’action publique pour résoudre des problèmes structurels qui eux, nécessitent des initiatives sur le moyen et le long terme », soutient le palais du bord de mer.
« Peut-on reprocher au chef de l’Etat de se saisir des problèmes connus de tous (état des établissements scolaires, accès aux soins en zones reculées ou à l’eau potable) ? Peut-on aussi reprocher au Président de la République d’annoncer des chiffres qui sont avant tout des objectifs à atteindre pour le Gouvernement qui sera en charge de la mise en œuvre de ces actions ? » poursuit le document.
Les actions annoncées « visent à résoudre des problèmes urgents et à insuffler une dynamique à l’action publique pour résoudre des problèmes structurels qui eux, nécessitent des initiatives sur le moyen et le long terme », conclu le texte.
Camille Boussougou