Donald Trump encadré par le couple Bongo en septembre 2017 @ DCP
Libreville, 4 janvier (Gabonactu.com) – Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba dont la réélection pour un second mandat de 7 ans a été très contestée a réussi à consolidé son pouvoir en 2017 alors que Jean Ping qui se présente toujours comme le vrai président élu par les gabonais lors du scrutin présidentiel du 27 août 2016 continue de demander son départ.
Présenté par ses adversaires politiques comme un homme seul, isolé et ignoré par ses paires, Ali Bongo a démontré le contraire. Une photo avec le président américain Donald Trump. Plusieurs autres avec Emmanuel Macron qui a promis zigouiller la pègre de la Françafrique et tous ses vestiges. Un voyage à Paris où la diaspora terrorise les tenants du pouvoir, bref, le locataire du palais de la Rénovation a rassemblé tous les atouts d’un homme d’Etat.
Quémandeur des « selfies », ont ironisé ses opposants présentant leur adversaire comme un gamin à la quête d’une reconnaissance dans la cour des grands.
En interne, Ali Bongo a opéré une véritable prise en main de l’administration publique en l’expurgeant de toutes les personnes qui pourraient lui réclamer une quelconque dette morale. Il a opéré la même purge au sein de son parti, le Parti démocratique gabonais (PDG) à l’issue d’un congrès express en décembre dernier. Mieux, le dialogue politique de mars à mai 2016 lui a permis d’ébaucher une révision de la constitution en sa faveur et de s’attacher les services de nouveaux alliés autrefois acquis à son principal rival politique.
Ce qui est considéré comme un succès pour le palais présidentiel est par contre considéré comme un piège qui s’est refermé sur le numéro un gabonais. Certains analystes soutiennent qu’Ali Bongo s’est pris dans son propre piège du pouvoir absolu.
La majorité des cadres balayés de leurs strapontins mijoteraient des coups tordus contre lui lors des élections législatives attendues en 2018. Ils mettraient à contribution leurs puissants moyens et leurs connaissances des méthodes et pratiques du PDG pour lui faire perdre les législatives via des candidats indépendants et un soutien sournois de l’opposition. L’enjeu est de créer une instabilité des institutions dont la conséquence finale sera la chute du régime.
Camille Boussougou