Mike Jocktane tourne la page de l’Union nationale et se rapproche davantage du pouvoir @ DR
Libreville, 4 mai (Gabonactu.com) – Mike Jocktane, désormais ancien Vice-président de l’Union nationale (UN, opposition), a annoncé jeudi à Libreville qu’il a décidé de démissionner de ce parti qui d’ailleurs planche depuis quelques jours sur son exclusion possible pour avoir accepté d’aller au dialogue politique convoqué par le président Ali Bongo Ondimba, alors que l’Union nationale a officiellement décliné l’offre.
« J’ai simplement démissionné. C’est le résultat d’une réflexion de plusieurs mois. Je suis en désaccord avec les positions prises par le parti. Je suis en désaccord avec son mode de gestion. Je suis en désaccord avec la façon dont les décisions sont prises en son sein », a-t-il déclaré.
Selon Mike Jocktane, un très proche du regretté André Mba Obame (AMO), considéré comme le véritable fondateur de ce parti « l’Union nationale qui était l’objet du rêve gabonais ne fait plus rêver personne ».
« Donc c’est parce que l’Union ne me fait plus rêver que j’ai fait le choix de reprendre ma liberté. Je pense que quand on fait de la politique comme j’en fais maintenant, il faut être conséquent », a expliqué ce jeune leader politique connu également comme un leader religieux.
Dans sa déclaration, Mike Jocktane lâche quelques petits coups savants contre ses anciens camarades du parti : « deux hommes ou un groupe d’hommes ne marchent pas ensemble sans en avoir convenu et sans être d’accord. Nous ne sommes plus d’accord, chacun prend sa route ».
Des cadres restés fidèles à ce parti dirigé, depuis sa création en 1991, par Zacharie Myboto, soupçonne le pouvoir qu’ils combattent, d’avoir lancé une OPA sur l’Union nationale. « C’est parce que ce parti fait très très peur au pouvoir qu’il cherche à l’affaiblir », a confié à Gabonactu.com un proche de Zacharie Myboto.
Le pouvoir grâce à son « carnet de chèques » a « recruté » successivement trois vice-présidents de l’Union nationale : Estelle Ondo entrée au gouvernement d’ouverture, Mike Jocktane et Jean Pierre Rougou qui participent au dialogue national, le député de Bitam (nord), Patrick Eyogo Edzang et deux anciens responsables de la jeunesse du parti.
Le pouvoir n’a jamais publiquement commenté ces démissions en cascades qui lui profitent.
Martin Safou