Fulbert Mayombo Mdendjangoye et son staff durant la déclaration @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le président de l’Energie du peuple indépendant (EPI), Fulbert Mayombo Mbendjangoye, un soutien de Jean Ping, a annoncé lundi à Libreville dans une conférence de presse qu’il ne participera pas au dialogue organisé par un pouvoir qu’il ne reconnait pas.
« L’Energie du Peuple Indépendant, par la voix de son président, rejette toute participation au dialogue politique initié par le pouvoir PDG en place ou son président en la personne de monsieur Ali Bongo Ondimba », a déclaré ce proche de Jean Ping.
« Toute participation, fut elle à titre individuelle, de quelques membres que ce soit du parti sera considérée comme une désolidarisation d’avec la base de l’Energie du Peuple Indépendant qui en tirera toutes les conséquences », a-t-il averti.
Fulbert Mayombo Mbendjangoye pointe ainsi une tentative de sabotage de son parti par le pouvoir qui aurait recruté clandestinement des frustrés du parti. Ces derniers auraient déjà annoncé leur participation au dialogue.
Le président d’EPI indique qu’il aurait étudié ses conditions de participation ou non à ce dialogue si celui-ci a été organisé par un tiers et que l’objectif principal était le rétablissement de la vérité des urnes afin d’évacuer définitivement ce problème.
Autres conditions posées par EPI : la libération de tous les prisonniers politiques sans exclusive, le recensement des morts et des disparus de la crise post électorale d’août 2016, l’indemnisation intégrale des familles endeuillées, la réparation des dégâts matériels causés à des tiers, le retour de toutes les forces de sécurités et de défense dans leurs casernes respectives, le paiement des bourses dues aux étudiants suspendues pour cause politique, l’arrêt de la chasse aux sorciers, la médiation internationale, la traduction immédiate en loi des résolutions du dialogue politique et enfin, la promulgation d’un décret protégeant les participants pendant et après le dialogue…
Le numéro un d’EPI estime que le pouvoir est juge et partie dans ce dialogue qui, selon lui, ne pourrait aboutir ni à l’extinction des tensions actuelles ni à la garantie des lendemains sereins, « le mal n’étant pas guéri à la racine ».
Fort de ce qui précède, il doute de la capacité de ce dialogue politique à atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Il note que certains thèmes retenus par le comité ad hoc rejoignent, certes, les aspirations de la majorité des parties et personnalités politiques gabonais. Il est cependant regrettable de constater que certains points importants n’y soient pas inscrits.
Fulbert Mayombo Mbendjangoye regrette en fin que le dialogue réclamé à corps et à cri par toute la classe politique gabonaise avant la tenue du scrutin présidentiel du 27 août 2016 avait été purement et simplement rejeté par monsieur Ali Bongo Ondimba.
Patrick Sape